Le prix Nobel de physique 2000 a été attribué mardi conjointement à trois pionniers des nouvelles technologies de l'information, pour moitié à Zhores Alferov et Herbert Kroemer, et pour l'autre moitié à Jack Kilby. L'Académie royale des sciences a expliqué qu'elle avait décidé d'attribuer le 94e prix de physique "à des chercheurs dont les travaux ont jeté les bases des nouvelles technologies de l'information, en particulier par leur invention des transistors rapides, des diodes laser et des circuits intégrés". Le Russe Zhores Alferov, né en 1930, qui dirige l'Institut physique et technique de Saint-Pétersbourg, et Herbert Kroemer, né en 1928 en Allemagne, de l'université de Californie à Santa Barbara, ont été distingués "pour le développement d'hétérostructures semi-conductrices pour l'électronique rapide et l'optoélectronique", selon les attendus de l'académie. Les deux chercheurs ont notamment développé des transistors rapides utilisés dans les satellites de télécommunications et les stations de base des téléphones mobiles. Ils sont également à l'origine des diodes laser qui, recourant à la même technologie, convoient les flux d'information dans les câbles à fibres optiques de l'internet. La technologie des hétérostructures a également trouvé des applications dans les lecteurs de disques compacts, les lecteurs de codes-barres, les pointeurs lasers, les feux stop des voitures et les feux de signalisation. "Dans le futur, les ampoules électriques pourraient être remplacées par des diodes électroluminescentes", souligne l'académie. L'Américain Jack Kilby, né en 1923, qui travaille depuis 1958 chez Texas Instruments, a été récompensé "pour sa contribution à l'invention du circuit intégré (...) sur laquelle reposent aujourd'hui toutes les nouvelles technologies", d'après l'académie. La puce électronique mise au point par Kilby est présente dans tous les domaines de la vie courante, "des ordinateurs, des lave-linge, des voitures et des sondes spatiales aux équipements de diagnostic médical en passant par les jeux vidéo et les calculettes".
