Des chercheurs de l’Université des sciences et technologies de Chine, à Hefei, ont présenté un processeur quantique 1 quadrillion de fois plus rapide que les superordinateurs les plus puissants au monde. Avec sa puce à 105 qubits (l’unité de mesure en informatique quantique), ce processeur pourrait bien rivaliser avec les résultats de références en la matière, détenus aujourd’hui par le dernier QPU de Google baptisé “Willow”.
Grâce à leur nouveau processeur quantique nommé Zuchongzhi 3.0, les scientifiques chinois ont pu revendiquer la "suprématie quantique", rapporte Live Science. C’est-à-dire qu’aucun superordinateur – même les plus rapides – ne rivalise avec Zuchongzhi 3.0. Selon leur étude, il aurait réalisé d'excellents résultats lors d’un “benchmark”, le nom donné à une série de tests couramment utilisés pour mesurer et comparer les performances d'un système. Il aurait effectivement été 1 million de fois plus rapide sur une tâche d’échantillonnage que la puce Sycamore de Google.
« Notre travail fait non seulement progresser les frontières de l'informatique quantique, mais pose également les bases d'une nouvelle ère où les processeurs quantiques jouent un rôle essentiel dans la résolution de défis complexes du monde réel », ont déclaré les scientifiques. Néanmoins, comme l’affirme Live Science, cela ne signifie pas que les ordinateurs classiques soient entièrement obsolètes. L’amélioration de leurs algorithmes pourrait réduire cet écart. La dernière version de Zuchongzhi, avec ses 105 qubits transmon – des qubits fabriqués avec une technologie spécifique moins sensible aux perturbations externes – constitue une amélioration par rapport à la puce précédente qui n’en comptait que 66. Ce progrès est crucial pour l'informatique quantique, car il permet d'augmenter le temps de cohérence, c’est-à-dire la durée pendant laquelle un qubit peut maintenir son état quantique et réaliser des calculs parallèles.
Par ailleurs, la "fidélité des portes", soit la précision avec laquelle une porte quantique effectue son opération prévue, ainsi que la correction des erreurs quantiques, ont également été perfectionnées, augmentant la précision des calculs. « Ces améliorations ont été rendues possibles grâce à des avancées dans les méthodes de fabrication et une meilleure optimisation du design des qubits », expliquent les auteurs de l’étude.