La glace arctique diminue à hauteur de 13 % chaque décennie depuis 40 ans. Mais cela pourrait probablement être pire, si des virus ne protégeaient pas un tant soit peu sa surface. Du moins, c'est la théorie des scientifiques de l'Université d'Aarhus, au Danemark, qui ont étudié la glace du Groenland. Celle-ci semble être habitée par des virus géants aux effets potentiellement positifs sur le climat.
Dès l'arrivée du printemps, sur cette immense île gelée, des algues des neiges se développent sur la calotte glaciaire. Ce phénomène noircit la glace, ce qui peut avoir des effets néfastes sur celle-ci. En effet, une couleur sombre ne reflètera pas autant les rayons du soleil que le blanc de la glace. Le noir absorbe la chaleur, ce qui pourrait accentuer la fonte de la calotte glaciaire. La présence de ces algues endémiques n'est donc pas désirable, du point de vue du réchauffement climatique.
Sauf qu'en réalisant des prélèvements, les chercheurs ont découvert que d'énormes virus (microscopiques, quand un virus est normalement bien plus petit, d'une taille nanoscopique) semblaient s'attaquer à ces algues. Il est déjà exceptionnel de trouver des virus géants dans ce contexte, mais comprendre qu'ils peuvent être utiles est encore plus exceptionnel. En effet, selon les conclusions de cette étude publiée dans la revue Microbiome, ces gros virus pourraient contribuer à leur manière à limiter les effets du réchauffement climatique, puisqu'une fonte plus rapide de la glace diminue la surface capable de réfléchir le rayonnement solaire, entraînant un cercle vicieux climatique.
En réalité, l'écosystème qui entoure ces algues est plus divers que cela, c'est tout un groupe de champignons, virus et autres micro-organismes qui exercent sur ces algues une régulation naturelle. Les scientifiques vont poursuivre leur recherche sur cette flore complexe, sur laquelle ils ne savent pas tout. Certains éléments pourraient permettre de limiter la prolifération de cette algue sur la calotte groenlandaise, quand d'autres pourraient l'aider à se propager. Cependant, même si ces scientifiques parviennent à percer les mystères de cette algue noire, il n'est pas certain que cela soit judicieux de l'éradiquer. Agir sur la présence d'un végétal endémique risquerait de déstabiliser un écosystème tout entier. En effet, on ignore si la présence de ces algues bénéficie à d'autres espèces.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash