Le rapport que vient de publier le Département Américain de l'Energie donne une idée de l’effort que va devoir accomplir la communauté internationale. L’organisme américain estime que les émissions de gaz à effet de serre vont encore augmenter d’un tiers d’ici 2040.
Cette évaluation ne tient que très partiellement compte de l’engagement des Etats, reconnait l’EIA. L’organisme a eu du mal à évaluer l’apport réel des contributions nationales à l’effort commun de réduction. Ces engagements varient en effet énormément entre réduction réelle des émissions de CO2, volonté d’atteindre un pic d’émissions à plus ou moins long terme, prise en compte des puits de carbone comme les forêts, etc. Mais malgré ces restrictions, l’EIA parie pour une croissance continue des émissions qui rend illusoire l’objectif de limiter les températures à 1,5°C pour arriver plutôt à 3°C.
Dans le détail, les Américains estiment que la part de la consommation des énergies fossiles va reculer de 82 % en 2012 à 78 % en 2040 devant la poussée des énergies renouvelables. Les changements d’utilisation des énergies fossiles devraient également permettre de réduire l’intensité carbone (c’est-à-dire les émissions de CO2 par bien produit). La part du charbon -le plus polluant- va descendre de 28 % en 2012 à 22 % en 2040 et celle du fuel de 33 à 30 % tandis que la part du gaz montera de 23 à 26 %.
La quantité d’énergie pour fabriquer un bien (ou efficacité énergétique), devrait baisser de 0,4 % par an. Des progrès qui sont insuffisants vis-à-vis de la hausse de la consommation de biens et des besoins des pays en voie de développement. Car le message principal de l’administration américaine, c’est que la part des émissions des 34 pays les plus riches membres du club de l’OCDE diminue face à la croissance des pays émergents.
Toute l’habileté de la COP21 a été de rechercher un partage équitable de l’action entre pays riches pollueurs historiques et pays en voie de développement en forte croissance. Le rapport du GIEC de 2014 a par ailleurs fait remarquer qu’une grande partie de l’énergie et des matières premières consommées par les pays émergents servait à la fabrication de biens exportés dans les pays riches.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash