Une étude réalisée au CHU de Bordeaux par Patrick Berger, directeur de l’équipe INSERM « Remodelage bronchique », montre qu'un antihypertenseur et anti-angineux utilisé dans les pathologies cardiaques, le gallopamil, réduirait l’épaisseur du muscle lisse bronchique (MLB) impliqué dans l’asthme sévère en inhibant la prolifération des cellules musculaires lisses.
L’obstruction bronchique dans le cas d’asthme sévère est provoquée par la prolifération excessive des cellules musculaires menant à une augmentation de l’épaisseur du muscle lisse bronchique tapissant les voies respiratoires. Les personnes atteintes d’asthme sévère ont des cellules musculaires lisses qui sont incapables de répondre aux corticostéroïdes avec pour corollaire une gêne respiratoire permanente, des crises fréquentes et rapprochées nécessitant un traitement lourd.
Patrick Berger et son équipe avaient déjà prouvé que la prolifération des cellules musculaires provenait d’une entrée anormale de calcium dans les cellules par les canaux calciques, cible sensible du gallopamil.
Afin d’évaluer l’efficacité, chez les asthmatiques sévères, du gallopamil sur les voies aériennes, les chercheurs ont mené une étude en double aveugle au CHU de Bordeaux. Celle-ci a montré l'efficacité thérapeutique du gallopamil sur 31 patients.
« Lors de l’analyse des résultats, aucun changement n’était visible chez les patients ayant reçu un placebo. En revanche, chez les patients sous gallopamil, nous avons observé une diminution de la taille du muscle lisse bronchique. C’est la première fois sur le plan pharmacologique qu’il y a une telle observation », souligne Patrick Berger.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash