Les séjours prolongés dans l’espace pourraient avoir des conséquences néfastes sur les yeux des astronautes, suggère une étude.
L’absence de gravité a des effets bien connus sur les muscles et le squelette des humains qui séjournent en orbite autour de la Terre : la masse musculaire fond et la densité osseuse diminue. D’où les machines installées dans la station spatiale pour d’entraînement physique des astronautes. Cependant un autre effet de la microgravité pourrait affecter la vision des astronautes, selon une étude publiée dans la revue Radiology.
27 astronautes ayant passé 108 jours en moyenne dans l’espace, à bord de la navette spatiale ou de la station spatiale internationale (ISS), se sont soumis à un examen par IRM. Un second IRM a été pratiqué sur 8 d’entre eux après une nouvelle mission spatiale d’environ 40 jours.
D’après le Docteur Larry Kramer (University of Texas Medical School, Houston, Etats-Unis), plusieurs anomalies étaient visibles chez certains astronautes. Pour 9 d’entre eux, l’IRM a révélé une augmentation du fluide céphalo-rachidien autour du nerf optique ; un aplatissement de l’arrière du globe oculaire pour six, ou encore des changements de l’hypophyse (qui sécrète des hormones régulant de nombreuses fonctions de l’organisme). Ces mêmes symptômes sont observés chez des patients souffrant d’une hypertension intracrânienne (augmentation de la pression dans la boîte crânienne), soulignent Kramer et ses collègues. Et ils peuvent déboucher sur des problèmes de vue.
Le médecin chef du centre spatial de la Nasa (Johnson Space Center) relève de son côté que des changements de l’acuité visuelle des astronautes ont déjà été observés mais que leurs causes ne sont pas encore connues. Il considère en l’état que l’hypothèse de l’hypertension intracrânienne est intéressante mais pas concluante.