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La xénotime, une horloge minérale

Reconstruire l'histoire de la Terre n'est pas une mince affaire, surtout lorsqu'on s'attaque aux couches sédimentaires. Ces roches faites de silicates, qui peuvent constituer de larges zones de la croûte terrestre, restent en effet insensibles à la datation isotopique. Or, cet obstacle pourrait être rapidement contourné grâce à la mise au point, par des chercheurs australiens, d'une technique faisant appel aux sondes ioniques et à la mesure du ratio uranium/plomb dans la xénotime, un minéral assez rare.Neal McNaughton, Birger Rasmussen et Ian Fletcher (University of Western Australia, Nedlands) ont réussi à dater deux zones de grès connues pour s'être formées durant le Protérozoïque (au-delà de 650 millions d'années). A cette fin, ils ont utilisé une sonde ionique. Cet appareil, mis au point par un Australien dans les années 1970, projette un faisceau d'ions (d'oxygène le plus souvent) sur l'échantillon à analyser. Le plasma formé est alors envoyé vers un spectromètre de masse qui peut identifier tous les éléments contenus dans l'échantillon. Dans ce cas précis, les chercheurs ont étudier le ratio uranium 238 / plomb 206 dans la xénotime. Ce minéral a en effet la particularité de ne se développer que lors de la diagénèse, la transformation des sédiments en roches consolidées intervenant rapidement après leur dépôt. Et tout le plomb qu'il contient ne provient que de la désintégration de l'uranium, un phénomène dont la durée est bien établie. Cette découverte a des répercutions qui dépassent le monde de la recherche car dater avec précision les sédiments, c'est aussi un bon moyen de savoir s'ils sont susceptibles de contenir de l'or. Une véritable aubaine pour les compagnies minières.

(Info Science) : http://www.infoscience.fr/index.phtml

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