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Woodoo : du bois augmenté pour construire une ville plus saine et neutre en carbone
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Des fenêtres de son bureau au 52e étage de la Tour Montparnasse, Timothée Boitouzet rêve de construire la ville de demain. Passée par les plus grandes agences internationales, sa carrière d’architecte déjà prometteuse aurait pu lui suffire mais les matériaux dont on dispose encore aujourd’hui ne sont pas à la hauteur des enjeux de notre siècle, juge-t-il, implacable.
Pourquoi les architectes construisent-ils encore avec des matériaux qui ont été inventés il y a des siècles ? Les Romains ont inventé le béton, les Égyptiens ont inventé le verre et ces matériaux ne sont plus en phase avec le réchauffement climatique. Le secteur de la construction émet plus de 30 millions de tonnes de CO2 par an !
En quête d’un nouveau matériau qui pourrait en partie résoudre cette crise climatique, le jeune homme change de voie ou plutôt poursuit son chemin, celui très inspiré de la redécouverte d'un matériau connu depuis des millénaires : le bois. Timothée Boitouzet intègre Harvard où il étudie la biologie moléculaire puis obtient une bourse de recherche au Media Lab du MIT. À 33 ans, il est aujourd’hui architecte, biologiste et chef d’entreprise. À la tête de Woodoo, qu’il a créé en 2016, il développe des applications avec le bois du futur.
En enfilant sa blouse de chercheur, il constate que le bois est constitué de 70 % d’air, ce qui le rend particulièrement inflammable. Il renferme aussi de la lignine dans ses fibres, qui lui confère sa rigidité certes mais attire les insectes et en s’oxydant le fait noircir. Et si le bois reste un matériau de prédilection pour la construction, il a les inconvénients de brûler, pourrir, de présenter une résistance mécanique limitée et d’être cher. Des points faibles sur lesquels il a travaillé pour trouver une solution : le bois augmenté.
À base de bois natif, il extrait la lignine et injecte à la place une résine biosourcée. Procédé aux 17 brevets qui rend le bois non seulement plus solide, imputrescible et, surprise du chimiste, il devient translucide. Des propriétés laissant entrevoir de nombreuses applications car il est désormais possible de l'utiliser comme un écran tactile, sur lequel on peut afficher des images et actionner des boutons. La Greentech offre aujourd'hui de véritables solutions à des entreprises qui cherchent comment atteindre leur engagement de neutralité carbone d'ici 2035, explique Olivier Grange, directeur marketing.
« Avec notre bois Woodoo Slim, celui qui est translucide, nous pouvons faire dialoguer la naturalité du bois, la matière, la couleur, les veines du bois avec la haute technologie. Car non seulement le bois devient tactile mais il est assez sensible pour répondre également aux gestes, capter un mouvement pour déclencher une commande. Comme éteindre ou allumer un appareil, ou monter et baisser le volume du son, rien qu’en passant la main devant un capteur placé derrière notre feuille de bois ».
Le bois augmenté Woodoo Slim devient translucide, permettant de nombreuses applications électroniques et domotiques. On retrouve ainsi aujourd’hui des éléments en bois Woodoo dans l’automobile pour les tableaux de bord par exemple mais aussi dans le mobilier design, l’optique ou encore l’horlogerie. Dans son fichier client, Woodoo attire déjà les grands noms de l’industrie comme PSA, Mercedes, Safran, Dassault et Airbus, et les géants de la téléphonie Samsung et Apple y viennent à leur tour.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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