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Le Wifi bouleverse l'internet haut débit

Le tout Autrans des 6èmes rencontres de l'internet, grand rendez-vous annuel du monde du web en France, n'avait d'yeux que pour lui cette semaine : le Wifi (prononcer ouifi) pourrait bouleverser la donne de l'internet haut débit. La voie semblait toute tracée : le haut débit et toutes ses applications de vidéo, de musique ou de jeux en ligne passeraient par le câble de la télévision, la ligne téléphonique (ADSL) ou les téléphones mobiles (UMTS). Mais une petite bande de bidouilleurs réunis en France autour du site wireless.fr joue les trouble-fêtes, preuve à l'appui et pour trois euros, six sous. A Autrans, station de ski familiale du plateau du Vercors, leur savant bricolage, monté en une demi-journée, a permis une première française sinon européenne, voire mondiale. Installés dans le centre de conférences, quatre joueurs d'une LAN-party, un jeu vidéo en réseau, ont pu concourir en temps réel avec une centaine d'autres, réunis dans la salle des fêtes, deux kilomètres plus loin. Entre les deux groupes, ni câble, ni fournisseur d'accès à l'internet, ni France Télécom mais une liaison radio avec un relais installé sur un point haut, la tour des juges du tremplin de saut à ski construit pour les J.O. de 1968. Coût du matériel : 3.000 euros. Pour les techniciens, le Wifi (pour "wireless fidelity", fidélité sans fil) est une norme austère, baptisée 802.11b. Mais en pratique, c'est un réseau informatique à très haut débit qui peut couvrir un immeuble, un quartier, une gare, un aéroport ou un campus universitaire. "Kill your phone line" (tuez votre ligne téléphonique), proclame le slogan des pionniers américains. Et de fait, le Wifi permet de surfer sur le net, sans fil à la patte, en insérant dans son ordinateur portable ou son assistant personnel une carte munie d'un émetteur-récepteur. L'objet est à peine plus volumineux qu'une carte bancaire et d'un coût modique (60 à 100 euros). La seule contrainte est d'être à portée d'émetteur. A la limite de la légalité Arrivé en France en mars 2001 à la faveur d'un article du Monde sur l'expérience américaine, le Wifi a déjà séduit 500 adeptes autour du site fédérateur wireless.fr. Le mouvement n'en conserve pas moins l'allure des radios libres clandestines du début des années 80. Recourant à une fréquence utilisée par la défense nationale, il est à la limite de la légalité dans l'hexagone. L'Autorité de régulation des télécommunications (ART) se veut bienveillante. "Les utilisations du Wifi qui déborderaient sur la voie publique sont a priori interdites mais il peut y avoir des autorisations exceptionnelles", a expliqué son émissaire à Autrans, Guillaume Gibert. L'ART a lancé à la mi-décembre une consultation publique sur les réseaux locaux sans fil. Notant que les conditions d'utilisation du Wifi étaient plus restrictives en France qu'à l'étranger, Guillaume Gibert a du reste reconnu que cette situation ne lui semblait "pas normale". Le Wifi semble tout indiqué dans les pays en voie de développement ou pour désenclaver les zones rurales qui ne devraient bénéficier ni des réseaux câblés ni de l'ADSL. "Pourquoi pas une ferme isolée du Vercors?", s'interroge ainsi Martin Loyer, l'un des principaux animateurs de wireless.fr. De nombreuses questions restent cependant ouvertes. On évoque la vulnérabilité de ces réseaux sans fil aux intrusions, les risques de brouillage ou la réaction des opérateurs télécom qui ont acquis à prix d'or des licences UMTS et se verraient aujourd'hui concurrencés par une technique, certes peu mobile mais autrement moins onéreuse.

Telesatellite.com :

http://www.telesatellite.com/infos/idisp.asp?i=603

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