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Le vote électronique, nouveau défi de la démocratie

Après une première expérience de vote en ligne, lors des primaires du parti démocrate de l'Etat d'Arizona, au printemps dernier, le concept de démocratie électronique gagne l'Ancien Continent. Le phénomène attire l'attention des sphères dirigeantes. En France, la présidence de la république organise des réunions de travail sur l'e-démocratie. A l'occasion du récent référendum sur le quinquennat, une expérience pilote de vote sur Internet a été menée à Brest, toujours à l'initiative d'Election.com. Après avoir voté traditionnellement, les électeurs se sont vu proposer de voter sur Internet. Et 35 % d'entre eux se sont effectivement prêté au jeu. Chaque participant à l'opération recevait un code PIN (dix chiffres) et un mot de passe (six chiffres) générés aléatoirement par le logiciel d'Election.com. A Bruxelles, la Commission apporte son soutien et subventionne plusieurs projets d'origine européenne. Dernier programme retenu dans le cadre du quatrième appel d'offres IST (Information Society Technology), Cybervote, lancé le 1-09 2000. Les promoteurs du projet - un consortium piloté par EADS et Matra Systèmes & Information qui réunit les centres de recherche du finlandais Nokia et de l'opérateur l'anglais British Telecom - entendent démontrer « la validité d'un système de vote en ligne à partir de terminaux Internet fixes et mobiles ». Des tests grandeur nature seront effectués en 2003 dans trois pays de l'Union, en France, en Allemagne (Brême) et en Suède (Kista). Cybervote devrait proposer un service multiplates-formes (PDA, mobile, et PC) agrémenté de solutions technologiques profondément différentes de celles qui prévalent aujourd'hui. Notamment pour ce qui est de garantir l'anonymat du suffrage exprimé. Certains projets de vote en ligne mettent l'accent sur la création d'urnes électroniques. Ainsi du projet E-Poll, actuellement développé par France Télécom, en collaboration avec Siemens Informatique et le ministère de l'Intérieur italien. Le système, qui sera testé dès 2002 auprès de 8 000 électeurs français (Arcachon, Mérignac) et italiens, prévoit de faire appel à la biométrie, en utilisant une carte à puce équipée d'un lecteur d'empreintes digitales pour identifier le votant. Il reste que les législations des différents pays de l'Union européenne doivent être adaptées à l'arrivée du vote en ligne. En France, par exemple, la reconnaissance du vote par correspondance, étape indispensable avant de songer à un quelconque système de vote en réseau, n'est toujours pas à l'ordre du jour. Cependant, développement d'Internet oblige, le vote en ligne et ses dérivés sont promis à un brillant avenir. Et il y a fort à parier que les barrières politiques, juridiques et culturelles s'effaceront rapidement, tant l'avènement de la démocratie électronique semble incontournable, pour garantir la pérennité des systèmes politiques actuels. Il reste toutefois à vérifier si le vote électronique est un remède à la désaffection actuelle des citoyens pour le débat public.

OINet : http://www.01net.com/rdn?oid=126920

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