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La volonté de vaincre le cancer
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Le Sénat vient de publier un remarquable Rapport d'information (No 419 ) intitulé "La volonté de vaincre le cancer". Ce rapport présenté par M. Lucien NEUWIRTH, Sénateur de la Loire,au nom de la commission des Affaires Sociales. Cette étude trés complète souligne que le cancer reste, en dépit des récents progrés thérapeutiques, le principal défi auquel est confronté notre système de santé publique : avec 146.837 décès en 1997, pour environ 240000 cas diagnostiqués,les cancers représentent la deuxième cause de mortalité en France derrière les affections cardio-vasculaires, soit environ 28 % des décès. Depuis 1989, les cancers sont, dans notre pays, la première cause de mortalité pour les hommes. Cependant ce rapport souligne que le cancer n'est pas une fatalité : selon les évaluations du Professeur Gérard Dubois, 42.000 morts par an seraient évitables par une politique de prévention et de dépistage adaptée. Malheureusement, les travaux de la mission d'information ont confirmé le constat effectué par la Cour des comptes dans son rapport sur la sécurité sociale de septembre 2000, en ce qui concerne les insuffisances de la politique de lutte contre le cancer dans notre pays. Trois constatations principales peuvent ainsi être établies, à savoir :
*- la volonté affirmée des malades d'être désormais des acteurs « à part entière » de leur propre maladie ;
*- une multiplicité d'acteurs, dont les incontestables capacités d'actions et d'initiatives sont, trop souvent, découragées par l'absence d'une volonté politique, seule capable de les coordonner et de les conforter en les inscrivant dans le cadre d'une priorité nationale de santé publique dont la responsabilité incombe à l'Etat ;
*- un manque de moyens humains et financiers, qui se traduit, notamment, par une connaissance « brouillée » du mal à combattre, des inégalités dans l'accès aux soins et une insuffisance de l'effort de recherche.
Plutôt que de procéder à un nouvel inventaire des insuffisances de la politique française de lutte contre le cancer, la mission s'est donc attachée à définir les voies de l'avenir, et à identifier les différentes solutions lui paraissant appropriées pour surmonter ces insuffisances. La mission estime ainsi que l'amélioration de la lutte contre le cancer dans notre pays passe, nécessairement, par l'augmentation des moyens qui lui sont actuellement consacrés. Dans un contexte budgétaire nécessairement contraint, ceci ne pourra être obtenu que par un choix conscient et délibéré de la collectivité nationale afin de faire de la lutte contre le cancer La priorité d'une véritable politique de santé publique. Les moyens supplémentaires ainsi définis devront, notamment, permettre à l'Etat, et, plus particulièrement, au ministère de la santé, d'assumer pleinement les responsabilités qui sont les siennes en ce qui concerne la définition, l'impulsion et la coordination d'une politique nationale de lutte contre le cancer.
Les principales données épidémiologiques sur le cancer en France : Avec 146.837 décès en 1997, les cancers représentent la deuxième cause de mortalité en France derrière les affections cardio-vasculaires, soit environ 28 % des décès. Depuis 1989, les cancers sont en France la première cause de mortalité pour les hommes qui meurent 1,6 fois plus de cancer que les femmes. En 1997, ils représentent 88.703 décès (33 % des décès masculins) et se placent avant les maladies cardio-vasculaires. Chez la femme, les cancers sont responsables de 58.134 décès (23 % des décès féminins) et constituent la seconde cause de mortalité après les maladies cardio-vasculaires.
La répartition des décès par cancer en 1997
Les causes de décès par cancer les plus fréquentes sont par ordre décroissant en 1997 :
*- le cancer du poumon avec 24.417 décès,
*- le cancer de l'intestin avec 16.409 décès,
*- le cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS3(*) : lèvre-cavité buccale, pharynx, oesophage et larynx) avec 11.448 décès,
*- le cancer du sein avec 10.955 décès,
*- le cancer de la prostate avec 9.345 décès.
Chez l'homme, le cancer le plus souvent responsable du décès est le cancer du poumon (23 %). Viennent ensuite les cancers des voies aérodigestives supérieures (12 %), le cancer de la prostate (11 %), les cancers colorectaux (10%). Chez la femme, le cancer le plus souvent responsable du décès est le cancer du sein (19 %), suivi des cancers colorectaux (13 %), puis du poumon (6 %), de l'ovaire (6 %), de l'utérus (5 %), du pancréas (5 %), de l'estomac (4 %), des leucémies (4 %), du cancer de la vessie (2 %), puis des voies aérodigestives supérieures (2 %). La proportion du nombre de décès prématurés dus au cancer et l'évolution de la mortalité prématurée. Les décès par cancer survenant avant l'âge de 65 ans représentent 31 % des décès chez l'homme et 25 % des décès chez la femme. Les cancers représentent en 1997 la première cause de décès prématuré avec 36 % de l'ensemble des décès avant 65 ans chez l'homme et 43 % chez la femme. Cette part a augmenté de près de 2 % entre le début et la fin des années quatre-vingt. La mortalité par cancer chez les hommes entre 0 et 64 ans a régulièrement augmenté depuis le début des années soixante-dix jusqu'en 1985, date à laquelle la tendance a commencé à s'inverser. Cette évolution a placé la France en tête des pays de l'Union européenne. Par contre, la mortalité pour les femmes a baissé régulièrement, comme la moyenne communautaire et situe la France au quatrième rang des pays de l'Union. Cette diminution de la mortalité prématurée est essentiellement expliquée par une diminution importante de la mortalité prématurée par cancers des VADS (- 27 %), en relation avec la baisse de la consommation d'alcool, une diminution importante de la mortalité prématurée par cancers de la prostate (- 24 %), puis plus modérée des cancers colorectaux (- 5 %), et des cancers du poumon (- 1,4 %). La diminution de la mortalité par cancer chez la femme qui a connu un ralentissement progressif depuis 1975 (- 8,9 % en 20 ans), connaît entre 1990 et 1995 une augmentation modérée, de l'ordre de + 4 % alors que pendant la même période, on note une diminution de la mortalité prématurée avant 65 ans supérieure à - 3 %. La diminution de la mortalité prématurée est en partie due à une diminution de la mortalité prématurée par cancers colorectaux (-13 %) et par cancer du col utérin (- 8 %). Chez l'homme, la plus forte augmentation entre 1975 et 1995 concerne le cancer de la prostate (expliquant les ¾ de l'augmentation globale par cancer durant cette période), en lien avec le vieillissement de la population et l'évolution des pratiques de prise en charge. Les cancers colorectaux plutôt stables jusqu'en 1985 ont augmenté de 17 % durant la période étudiée, du fait notamment de l'utilisation accrue de l'hémoccult. Les cancers du poumon ont faiblement augmenté (+ 5 %), en lien avec la diminution du tabagisme. Les cancers des VADS ont diminué de 27 %, en lien avec la diminution de l'alcoolisme en France. Les mélanomes de la peau sont en augmentation. Chez la femme, les cancers du sein ont augmenté de 60 %, expliquant à eux seuls, 93 % de l'augmentation globale de l'incidence. Cette augmentation est en partie expliquée par le diagnostic plus précoce en relation avec le dépistage. Le cancer du poumon a augmenté de 51 % en lien avec la croissance du tabagisme. La croissance du mélanome, liée aux pratiques d'exposition au soleil (exposition pendant enfance, exposition intermittente et forte au soleil) a doublé entre 1975 et 1985, elle s'est ralentie entre 1985 et 1995.
Rapport du Sénat sur le cancer :
http://www.senat.fr/rap/r00-419/r00-419_mono.html
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- Publié dans : Médecine
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