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La volonté est la clé pour améliorer l'apprentissage et la mémoire
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La volonté est la clé pour améliorer l'apprentissage et la mémoire. Ce n’est pas une simple affirmation mais un décryptage en règle de l’ensemble du mécanisme en jeu, proposé par ces chercheurs de l’ICREA et de la Ruhr-University Bochum.
Cette équipe de l’ICREA (Catalan Institution for Research and Advanced Studies, Barcelone), de l’IBEC (Institute for Bioengineering of Catalonia, Barcelone) et du département de neuropsychologie de la Ruhr-Universität Bochum (Allemagne) et de l'Université Fabra (Barcelone) identifie pour la première fois, chez l'homme, le mécanisme responsable de ce phénomène qui lie la volonté à l’apprentissage.
La clé réside en effet dans ces ondes spécifiques, « thêta », générées par l'hippocampe du cerveau humain, lorsque c'est le cerveau qui contrôle le processus d'apprentissage.
Cette expérience menée auprès de patients épileptiques qui, au cours d’un jeu de réalité virtuelle, doivent parcourir une piste en forme de carré et sont invités à se rappeler des objets présentés à différents endroits de la piste, montre que la mémoire est bien plus précise et donc l’apprentissage bien plus efficace, lorsque les participants pratiquent une navigation active au cours de laquelle ils contrôlent librement leurs mouvements. En effet, si c’est un autre sujet qui a planifié le parcours et décidé de l'ordre d'exposition aux images, la mémorisation des images devient moins efficace.
L’étude de l'activité électrophysiologique de l'hippocampe confirme toute l'importance de l'apprentissage actif chez chacun des participants : « Chez les sujets qui ont eu la possibilité d'effectuer une navigation active, une augmentation des oscillations thêta est identifiée, qui permet un apprentissage et une mémorisation plus efficaces ». L’augmentation des oscillations thêta se produit en 2 pics consécutifs, séparés par quelques millisecondes, l’un qui correspond à l'encodage de l'information, l'autre à la récupération de données stockées ou « rappel de mémoire ».
Naviguer librement dans l'environnement virtuel permet ainsi une signalisation favorable à la fixation et la récupération des informations - comme cela a déjà été démontré chez les rongeurs. Ces résultats font ainsi la liaison entre des résultats expérimentaux obtenus chez des modèles animaux, et l’étude de la mémoire humaine.
Identifier ces pics dans les oscillations thêta pourrait faciliter des interventions concrètes : « Par exemple, nous pourrions manipuler l'oscillation pour modifier les souvenirs traumatiques ou améliorer des souvenirs perdus en raison d'une amnésie ou de maladies neurodégénératives », suggère l’auteur principal, le Docteur Pacheco.
« Il s'agit d'une découverte très importante » déclare Paul F. M. J. Verschure, co-auteur et professeur à l’ICREA et à l'IBEC : « les résultats obtenus sont clairs. Le fait que la volonté soit la clé de l’intégration de l’information dans la mémoire nous donne des arguments pour dire que si nous transformons les gens en sujets passifs, s’ils sont contraints, leur apprentissage risque d'être inefficace ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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