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Le virus du sida serait apparu au Congo vers 1900
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Une étude, réalisée par des chercheurs américains, congolais, français et belges, et publiée dans la revue britannique Nature, jette un éclairage nouveau sur l'origine du virus de l'immunodéficience humaine HIV1.
Il y a quelques mois, des biologistes ont trouvé, dans les collections de ce qui était jusqu'en 1966 l'hôpital général de Léopoldville, 27 minuscules blocs de paraffine (d'un centimètre de côté) couleur d'ambre, datant de 1958 à 1960. Ces échantillons qui ont miraculeusement survécu à la dictature, à toutes les guerres et aux pillages, contenaient des tissus humains fixés, parfaitement étiquetés ainsi que les cahiers du laboratoire correspondants, comportant les numéros d'identification, l'âge, le nom, le sexe, le type de tissu et la date de prélèvement.
Michaël Worobey (université de Tucson, Arizona), qui a analysé ces blocs, a découvert, dans un échantillon de biopsie d'un ganglion lymphatique d'une femme adulte datant de 1960, la trace du virus du sida. Ce sont les acides nucléiques, autrement dit des fragments de gènes de l'ADN viral, qui ont ainsi été conservés pendant 48 ans. Les chercheurs ont d'abord amplifié (recopié par PCR) ces morceaux de gènes. Puis ils en ont établi la séquence génétique. Ils ont ensuite comparé ces bouts d'ADN viral de 1960 avec les séquences déjà répertoriées des souches connues de VIH1 depuis le début de l'épidémie en 1981. En effet, le virus du sida humain évolue très rapidement (il n'est pas rare qu'à quelques années d'intervalle un même malade présente de nombreuses mutations de la souche virale l'ayant contaminé).
L'ADN du VIH mute un million de fois plus vite que ne le fait l'ADN d'une espèce animale, estime le Dr Paul Sharp dans un éditorial de Nature, accompagnant cette publication. En quelques décennies, un nombre non négligeable de mutations du virus du sida ont été observées.
Selon les chercheurs, si l'on tient compte de la vitesse de mutation du virus du sida, l'ancêtre à l'origine de la pandémie mondiale, est forcément beaucoup plus ancien. Les séquences génétiques de deux virus de 1959 et 1960 sont en effet «hautement divergentes» (12 % de différences). Il y a un demi-siècle, les souches de virus HIV1 étaient donc déjà si éloignées les unes des autres, que les chercheurs estiment désormais qu'elles avaient forcément un ancêtre commun cinquante ans auparavant, entre 1884 et 1924.
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- Publié dans : Médecine
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