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Le virus SARS-CoV-2 provient bien d’un processus naturel

Des chercheurs de l’Institut de recherche Scripps, en Californie, viennent de démontrer, grâce à une étude rigoureuse et très complète, que le virus SARS-CoV-2 ne pouvait pas être le résultat d’une expérience de laboratoire ou d’une manipulation génétique volontaire, ce qui  tord définitivement le cou à une rumeur complotiste persistante sur le Net et les réseaux sociaux, qui affirme que ce virus a été fabriqué intentionnellement en laboratoire. Cette rumeur, propagée notamment sur le Net par certains internautes malveillants, a d'ailleurs conduit l'Institut Pasteur à porter plainte.

Cette étude confirme que le coronavirus SARS-CoV-2 est bien  le produit d’une zoonose, une transmission d’un animal à l’être humain. En janvier 2020, quand l’épidémie a éclaté en Chine, des biologistes chinois ayant recueilli des échantillons de particules virales provenant des premiers malades, ont rapidement séquencé leur génome et ont partagé leurs données avec le reste du monde.

Ce travail important a permis à d'autres équipes dans le monde de constater que le virus SARS-CoV-2 est très proche d'un autre coronavirus, le RaTG13, de la chauve-souris rhinolophe (Rhinolophus affinis). Cette parenté avait déjà été soulignée avec le premier coronavirus du SARS, SARS-CoV. Pour pénétrer ses cellules cibles, le SARS-CoV-2 et le RaTG13 s’attaquent aux mêmes structures moléculaires, présentes à la surface de ces cellules : les récepteurs protéiques ACE2 puis TMPRSS2. De toute évidence, le SARS-CoV-2 est donc bien le résultat d’une évolution du RaTG13 chez l’être humain.

Les scientifiques pensent toutefois que cette transmission s'est faite par l' intermédiaire d'une ou deux espèces animales. Ces recherches laissent à penser que le pangolin javanais, qui fait l'objet d'un braconnage intense en Asie, pourrait être cette espèce intermédiaire.

Il se trouve en effet que les coronavirus retrouvés sur cette espèce possèdent les mêmes molécules de fixation sur les récepteurs que le SARS-CoV-2. La seule différence observée se trouve au niveau d'une protéine de clivage, que le virus utilise pour faire entrer son matériel génétique dans les cellules qu’il infecte pour se multiplier. Cette différence s'expliquerait, selon ces scientifiques par un phénomène bien connu d'adaptation du virus à son nouvel hôte humain. Cette confirmation scientifique d'une proximité génétique forte entre le coronavirus humain SARS-CoV-2 et d’autres coronavirus animaux préexistants dans la nature confirme de manière solide que l'apparition du COVID-19 est bien le fruit d’un processus naturel.

L'étude américaine montre, de surcroît, que, bien qu’il provoque des symptômes proches du SARS-CoV et du MERS-CoV, ce nouveau coronavirus n’a que très peu de points communs avec ces virus, sur le plan génomique, sans doute du fait de ses  nombreuses mutations et d’une évolution naturelle. L'ensemble de ces observations montrent que ce virus n'a en aucun cas pu être fabriqué artificiellement en laboratoire.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

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