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Un virus génétiquement modifié pour traiter le glioblastome

Une version génétiquement modifiée du virus qui cause l'herpès oral et génital pourrait aider les médecins à combattre un cancer souvent impossible à guérir, ont constaté des chercheurs américains. L'étude menée par des scientifiques de l'Université de l'Alabama à Birmingham et de l'hôpital pédiatrique Nationwide montre que la version modifiée du virus herpes simplex, la G207, semble stimuler la réponse immunitaire face au glioblastome, un cancer du système nerveux central.

« Les chercheurs ont vu qu'effectivement, le traitement avec le virus de ces patients-là avait vraiment induit une réponse immunitaire très importante contre le cancer », a résumé Marie-Claude Bourgeois-Daigneault, qui est professeure à l'Université de Montréal et membre de l'Institut du cancer de Montréal. La survie moyenne d'un patient qui reçoit un diagnostic de glioblastome est de 12 à 15 mois à partir du moment du diagnostic. Les traitements actuels en chirurgie, en chimiothérapie et en radiothérapie, n'offrent qu'un mince espoir.

Des études antérieures ont aussi démontré que le glioblastome semble en mesure d'échapper à la détection du système immunitaire, ce qui empêche le système de défense de l'organisme d'aller attaquer et détruire la tumeur, d'où l'intérêt à découvrir une stratégie qui permettrait de réactiver la réponse immunitaire face à la maladie. « C'est définitivement un des cancers pour lesquels on a vraiment besoin de nouveaux traitements », a dit Mme Bourgeois-Daigneault. « Avec les résultats qu'ils ont eus, je dirais que c'est une très bonne nouvelle ».

La nouvelle étude américaine ne comptait que six participants, mais le sujet qui a survécu le plus longtemps après avoir reçu le virus G207 est aussi celui chez qui les chercheurs ont mesuré la plus forte expression de gènes associés aux cellules T, les "cellules tueuses" du système immunitaire. Le G207 a également réduit le nombre de cellules T inefficaces qui tolèrent la tumeur qu'elles seraient censées détruire et stimulé l'activité de plusieurs autres cellules immunitaires, comme les macrophages.

Les virus oncolytiques sont modifiés génétiquement pour aller se répliquer à l'intérieur des cellules cancéreuses, ce qui attire l'attention du système immunitaire et augmente sa réaction antitumorale. Un autre virus de la famille herpès, et qui est très similaire à celui utilisé par les chercheurs américains, est déjà autorisé pour le traitement du mélanome aux États-Unis et dans certains pays européens.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Le Devoir

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