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La violence chronique modifierait la structure du cerveau
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Des chercheurs américains de l’Université de Pittsburgh, en analysant les données provenant du cerveau de 145 femmes d’âge moyen, dont 68 % des participantes avaient vécu un traumatisme, ont observé que les petits vaisseaux sanguins du cerveau de ces femmes semblaient avoir été abîmés, ce qui augmentait leurs risques de déclin cognitif, de démence et d’accident vasculaire cérébral.
Les chercheurs ont tenu compte d’autres facteurs qui pourraient expliquer ces dommages, comme l’âge, le tabagisme, le diabète ou l’hypertension. Ces résultats ne surprennent pas la neuropsychologue Françoise Maheu, qui étudie l’impact de la violence sur le cerveau depuis de nombreuses années. Ses propres travaux ont ainsi démontré que le cerveau d’une femme qui a été victime de maltraitance chronique entre les âges de 0 et 9 ans ne fonctionne pas normalement à l’âge de 15 ou 16 ans, quand on le compare à un groupe témoin. « Il semble vraiment y avoir des atteintes au niveau du fonctionnement et même des structures », a-t-elle dit.
Le volume de certaines structures du cerveau de femmes victimes de maltraitance à l’enfance ou à l’adolescence est souvent plus petit, à l’âge adulte, que celui des femmes qui n’ont pas vécu ce genre d’expérience, indiquent par ailleurs des études menées depuis la fin des années 1990 et le début des années 2000. Dépendant des régions du cerveau qui sont touchées, les réactions neuronales des femmes maltraitées seront diamétralement opposées à celles des femmes du groupe témoin, a dit Mme Maheu.
D’autres études ont établi une association entre la dépression chronique à l’âge adulte et la démence plus tard pendant la vie. Donc, si les femmes agressées sexuellement sont ensuite plus vulnérables à la dépression, cela pourrait ouvrir la porte à une démence quelques années plus tard — essentiellement l’effet domino dont témoignent les chercheurs de l’Université de Pittsburgh. L’impact de l’environnement sur la manière dont l’ADN s’exprime, ce que les chercheurs appellent «l’épigénétique», pourrait être en cause. Dans le cas des femmes agressées sexuellement, ce traumatisme viendrait modifier la manière dont l’ADN s’exprime dans leur cerveau, entraînant les altérations mesurées par différents chercheurs.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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