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Un village autrichien fait le pari de l'autosuffisance énergétique
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Schenkenfelden, couronnée « commune la plus innovatrice d'Autriche » en 2005, cumule les honneurs et regorge d'idées. Depuis douze ans, elle a fait le pari de renoncer aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) pour exploiter au maximum les ressources environnantes de la nature : soleil, vent, eau et déchets végétaux. Trois ambitieux projets ont, depuis, vu le jour dans les années 1990 : énergie solaire, éolienne et réseau de chaleur par biomasse (matières organiques produites par les animaux et les végétaux). 45 % des 470 maisons du bourg dépendent aujourd'hui de ces énergies nouvelles pour le chauffage et l'électricité. Objectif d'ici à 2010 : passer à l'autosuffisance complète, tout en réduisant de 50 % les émissions polluantes (CO2) du village.
Fierté des habitants de Schenkenfelden, le réseau de chaleur par biomasse (« Nahwärme ») a été inauguré en 1998. L'édifice, entièrement en bois, surprend par ses dimensions et son modernisme, derrière ses airs de grange proprette. Trois villageois bénévoles en ont la charge. « Tout est automatisé, sourit l'un d'entre eux, Joseph Wöss. Une simple visite de contrôle de temps en temps suffit amplement. » Derrière les deux brûleurs qui ronronnent, capables de produire 1 950 kW, un immense hangar de 40 m sur 16 abrite jusqu'à 3 500m3 de déchets de biomasse forestière. De quoi chauffer toute une année les 58 habitations du village qui en dépendent déjà. Les particuliers paient leur facture de chauffage directement au réseau de coopératives gérant les installations de biomasse en Haute-Autriche, Biomasse Verband. Il en coûte 1 200 à 1 500 euros par an, plus les frais de raccordement initiaux (3 500 euros).
Une grande partie des déchets sont fournis à 40 % par 34 agriculteurs locaux, qui collectent les rebuts de bois sur leurs propriétés et ont participé au cofinancement du projet. Le recyclage de ces déchets végétaux, pour lesquels la mairie a mis un broyeur à leur disposition, est une affaire lucrative. La municipalité leur paie 15 à 20 euros par mètre cube déversé. Deux menuiseries avoisinantes contribuent également à alimenter le réseau, mais leur bois, plus humide, est payé un peu moins cher, entre 12 et 15 euros par m3.
Une fois les déchets déversés dans la cuve de stockage, un jeu de vérins hydrauliques active la mise en mouvement du sol de l'installation, et les déverse progressivement dans les brûleurs, auxquels sont reliées des tuyauteries d'eau, opérant en circuit fermé. La chaleur parvient ainsi aux habitations du village. Au début de ce projet, l'investissement a été lourd : 1,8 million d'euros ont été engloutis dans la biomasse, dont 40 % provenaient de l'État et de l'Union européenne, 29 % de subventions régionales diverses, 13 % du Land de Haute-Autriche et enfin, 18 % du village lui-même, par les dons de ses entreprises et de certains habitants. « Il n'y a plus de subventions depuis 1998, précise Johann Pötscher. Nous sommes totalement autonomes financièrement. »
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