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Vers des vaccins thérapeutiques personnalisés contre le cancer
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Président de l’EPFL, Patrick Aebischer, fondateur de Biogen, s'est associé au professeur Bernard Mach qui a créé NovImmune à la fin des années 90. Leur association dans une nouvelle entreprise, MaxiVAX, est donc prometteuse.
Cette collaboration au sommet entre deux grands scientifiques vise à progresser dans le domaine en pleine effervescence de la stimulation du système immunitaire pour lutter «naturellement » contre les cancers. Les essais cliniques viennent de débuter sous la responsabilité du docteur Nicolas Mach, qui dirige l’unité de recherche clinique de la Fondation Docteur Henri Dubois-Ferrière Dinu Lipatti au sein du centre d’Oncologie des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG).
L’idée de cette thérapie, inventée par le Docteur Nicolas Mach, part du constat que le système de défense immunitaire ne parvient pas toujours naturellement à détecter et à détruire les cellules rendues anormales par un cancer. « Il s’agit de l’éduquer à reconnaître ces cellules tumorales pour les éradiquer », explique ce dernier.
Pour atteindre cet objectif capital, l’immunisation développée par MaxiVAX est constituée de deux éléments : le premier est formé par des cellules cancéreuses du patient, irradiées afin de les rendre inoffensives, tout en conservant les antigènes tumoraux qui sont identifiables par le système immunitaire, ce qui permet d'obtenir des vaccins spécifiques à chaque patient et même à chaque cancer.
Le second élément vise à stimuler la réponse immunitaire sur le lieu sain où sont réinjectées ces cellules afin de "doper" avec des globules blancs et de leur rendre leur capacité de repérage et de destruction des cellules anormales. Pour ce faire, MaxiVAX a fait appel à la technologie d’encapsulation de cellules produisant spécifiquement des protéines d’intérêt initialement développée par Patrick Aebischer pour des affections telles que les maladies neurodégénératives ou le diabète.
Concrètement, environ 800 000 cellules humaines, mais génétiquement modifiées pour produire un immunomodulateur puissant, sont encapsulées dans une petite fibre biocompatible. La paroi de la capsule est poreuse, permettant la libération de la protéine dans le tissu avoisinant.
L’immunomodulateur utilisé, baptisé GM-CSF, est un facteur de croissance pour certaines sortes de globules blancs. Il a la particularité de stimuler naturellement la réponse immunitaire. Le dispositif implanté sous la peau donne donc au système immunitaire le temps de reconnaître les cellules cancéreuses du vaccin dont les anomalies lui avait échappé. Reconnaissant désormais leurs cibles, les lymphocytes T et les anticorps « éduqués » vont ensuite s’attaquer aux cellules cancéreuses où qu’elles soient dans le corps.
Les capsules biocompatibles et microporeuses pour relâcher des protéines d’intérêt développées par Patrick Aebischer ont fait leur preuve en tant que vecteur. "La sécrétion de GM-CSF s’est montrée stable et suffisante en quantité tant sur l’animal que chez les quatre premiers patients implantés », précise le docteur Nicolas Mach.
L’essai mené aux HUG sur une quinzaine de patients doit s’achever au printemps. Il est destiné à prouver la non toxicité de la procédure. Il devrait être suivi d’essais cliniques plus larges pour démontrer l’efficacité du vaccin sur des cancers particulièrement difficiles à soigner tels que ceux du poumon, du pancréas et des ovaires.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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