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Vers un vaccin contre la syphilis

Les cas de syphilis augmentent dans le monde entier, les responsables en santé publique doivent donc favoriser de toute urgence le développement de nouveaux moyens d'arrêter la propagation de la maladie. Cette large étude collaborative sur la génétique de la syphilis, portant sur 4 continents, menée par des scientifiques de l’Université du Connecticut et publiée dans le Lancet Microbe, en évaluant la diversité clinique et génomique de Treponema pallidum, identifie de nouveaux indices sur une cible possible pour un vaccin.

La syphilis est une maladie sexuellement transmissible apparue pour la première fois en Europe il y a plus de 500 ans. Ses symptômes initiaux peuvent varier, mais la bactérie en forme de spirale qui la provoque peut persister dans l'organisme pendant des années, souvent dans le système nerveux central, et provoquer des malformations congénitales lorsqu'elle infecte les nourrissons in utero. Les cas de syphilis ont diminué au milieu du XXe siècle grâce à l’apparition d’un traitement simple et efficace à base de pénicilline injectable, et sont devenus plus rares dans les années 1990 en raison des changements de comportement sexuel consécutifs à l’épidémie de VIH. Mais récemment, une résurgence de la syphilis a pu être observée dans le monde entier.

L’étude, menée par une collaboration internationale de chercheurs et de médecins, est une analyse génomique sans précédent de la bactérie de la syphilis. Les scientifiques ont en effet corrélé les données génétiques avec les informations cliniques de patients atteints et recherché les protéines "stables" présentes à la surface du microbe, qui ne varient pas. De telles protéines constitueraient en effet de bonnes cibles pour un vaccin.

De précédentes recherches ont utilisé le séquençage du génome entier de Treponema pallidum et ont apporté une première compréhension des souches en circulation et de leur distribution dans le monde. Cependant, c’est la première recherche à intégrer l’analyse d'échantillons "actuels" et à pouvoir évaluer la diversité clinique et génétique de la bactérie. L’analyse a porté sur des échantillons prélevés chez des participants de 4 pays, dont la Colombie, la Chine, le Malawi et les États-Unis. Les échantillons de génomes de la bactérie, retrouvée en Afrique et en Amérique du Sud avaient été sous-représentés dans les études précédentes.

Le séquençage du génome entier de ces échantillons, collectés par des partenaires du monde entier, a permis d’améliorer la compréhension des souches de Treponema pallidum en circulation et à identifier des cibles pour le développement d’un vaccin. Ainsi, la cartographie génétique et la modélisation des protéines révèlent que les bactéries de la syphilis diffèrent sensiblement d’un continent à l’autre, mais que les différentes souches présentent suffisamment de similitudes pour identifier de bonnes cibles, pour un vaccin mondial efficace. « En cartographiant les mutations sur des modèles tridimensionnels des protéines de la bactérie, nous avons obtenu des informations cruciales qui vont éclairer la conception d’un vaccin contre la syphilis », écrivent les auteurs, qui ont déjà obtenu un financement pour ce développement.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

The Lancet

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