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Vers un vaccin contre le SIDA
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D'importants travaux internationaux montrent qu’il pourrait être possible d’éduquer et d’entraîner le système immunitaire à fabriquer des "anticorps neutralisants à large spectre" capables de reconnaître et de neutraliser de nombreuses souches différentes du VIH, le virus responsable du Sida.
Ces recherches -qui sont arrivées aux mêmes conclusions par des voies différentes- ouvrent donc une nouvelle perspective pour l'élaboration éventuelle d'un vaccin préventif contre la maladie qui, rappelons-le, concerne environ 35 millions d'individus dans le monde et est responsable de 2,1 millions de nouvelles infections chaque année. Elles pourraient permettre de commencer à développer des préparations vaccinales expérimentales destinées à rapidement induire des anticorps neutralisants qui mettent habituellement plusieurs années à apparaître chez environ 20 % des individus infectés par le VIH.
L’objectif est d’aiguiller le système immunitaire lors de premières injections, lui permettant ainsi de générer des anticorps "précurseurs". Stimulées par des injections de rappel, les lymphocytes B (catégorie de globules blancs impliqués dans la défense de l'organisme) produiraient ensuite des anticorps neutralisants à large spectre, capables de s’opposer de façon efficace à une large gamme de VIH différents.
Des chercheurs de l’Université Cornell (New York), du Scripps Research Institute (La Jolla, Californie), associés à une équipe de l’Université d’Amsterdam (Pays-Bas), sont parvenus à fabriquer artificiellement une molécule stable et soluble ayant une particularité : elle parvient à rassembler certaines régions de la protéine d’enveloppe du VIH tout en mimant leur configuration naturelle à la surface du virus.
Une autre stratégie a été développée par une autre équipe du Scripps Research Institute (La Jolla, Californie). Elle repose cette fois sur l’emploi d’une nanoparticule renfermant un fragment de la protéine d’enveloppe du VIH-1. Cette construction, synthétique également, s’est montrée capable, chez des souris, de produire des anticorps "précurseurs", capables de reconnaitre et bloquer efficacement le VIH. Cette immunisation semble donc "sensibiliser" le système immunitaire dans la bonne direction en induisant dans un premier temps une production d’anticorps. Il s’agit d’une première étape lors de la mise en route progressive par le système immunitaire d’une réponse vaccinale véritablement efficace pour neutraliser le virus.
Enfin, la troisième étude confirme l’importance de ces différentes étapes de maturation des anticorps neutralisants chez la souris. Conduite par des chercheurs américains (Universités Rockefeller et Cornell de New York, Scripps Research Institute, La Jolla, Californie) et néerlandais (Université d’Amsterdam), elle montre que l’injection de différents types d’antigènes (synthétiques et directement issus du virus) s’avère nécessaire pour que des lymphocytes B produisent les indispensables anticorps protecteurs.
Ces trois études convergent pour montrer qu'il est nécessaire, pour bloquer et détruire le virus HIV, d’induire la production d’anticorps neutralisants en ayant recours à de multiples immunisations consistant en l’administration successive d’antigènes de nature différente (artificielle et naturelle) afin d'orienter les lymphocytes B vers la production d’anticorps "précurseurs", puis d'anticorps pleinement protecteurs.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Biologie & Biochimie
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