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Vers un vaccin contre la maladie d'Alzheimer
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Un essai à grande échelle d'un vaccin contre la maladie d'Alzheimer va prochainement être lancé dans plusieurs pays dont la France. Cette initiative ouvre enfin la voie à une thérapeutique efficace contre cette pathologie neurodégénérative incurable qui touche aujourd'hui douze millions de personnes à travers le monde et représente un des grands enjeux de santé publique des prochaines décennies. La découverte de deux enzymes qui produisent des plaquettes de bêta-amyloïde, une protéine dont l'accumulation dans le cerveau entraîne notamment des pertes de mémoire, a permis d'accélérer considérablement la recherche sur la maladie d'Alzheimer. Plusieurs laboratoires pharmaceutiques ont opté pour une stratégie visant a développer des médicaments, a savoir des inhibiteurs de secrétase, afin de bloquer l'activité de ces enzymes. Pour sa part, Dale Schenck, un chercheur du laboratoire d'Elan, à San Francisco, a préféré concevoir un vaccin permettant d'activer le système immunitaire d'une souris transgenique atteinte de la maladie d'Alzheimer. Les premiers résultats de ce vaccin publiés en 1999 dans la revue «Nature» montrent qu'un tel produit réduit l'apparition des lésions pathologiques caractéristiques de la maladie chez la souris souffrant d'un alzheimer expérimental. Cette démarche s'avérait d'autant plus révolutionnaire que la communauté scientifique dans son ensemble estimait qu'une stimulation du système immunitaire aggraverait la maladie. En fait, le vaccin encourage l'activité des cellules microgliales responsables de la disparition des plaquettes de bêta-amyloïdes. Néanmoins, le débat reste ouvert, l'activation du système immunologique pouvant être irréversible. Cela n'a pas empêché Schenck de procéder aux premiers tests concernant la sécurité de son vaccin pour l'homme. Par ailleurs, son travail vient être récompensé lors de la réunion de l'American Academy of Neurology. Rappelons que les chercheurs américains ont crée en l'an 2000 des souris génétiquement modifiées et donc capables de produire une protéine, la bêta-amyéloïde, dont l'accumulation dans le cerveau provoque la maladie d'Alzheimer. Ils ont ensuite injecté à ces souris un produit qui a nettoyé ces dépôts et apparemment protégé ces souris des pertes de mémoire spatiale. Les souris qui, auparavant, erraient dans des labyrinthes et recevaient autant de décharges électriques qu'elles récupéraient de morceaux de fromage ont, une fois traitées, été capables de retrouver leur chemin sans se tromper. D'autres tests, réalisés dans des bassins, ont montré que les rongeurs parvenaient sans dommage à regagner le ponton qu'ils étaient incapables de retrouver avant traitement. Selon une étude de l'Institut national (américain) des sciences de la santé liées à l'environnement (NIEHS), publiée en janvier dans le Journal of Neuroscience, les plaques formées par la protéine béta-amyéloïde seraient bien la cause, et non la conséquence, de la maladie. Elles se fixeraient, pour une raison encore inconnue, sur un récepteur particulier du cerveau, bloquant la transmission des signaux qui jouent un rôle dans l'apprentissage et la mémoire. Ce phénomène des plaques, caractéristiques de la maladie, a été mis en évidence en 1906 par le neuropathologiste allemand Aloïs Alzheimer. La maladie, qui a pris son nom, est une affection dégénérative du système nerveux central qui apparaît en général après 60 ans. Aux Etats-Unis, près de quatre millions de personnes sont affectées et, selon l'association (américaine) Alzheimer, le vieillissement rapide de la population pourrait faire grimper le nombre de malades à 5,5 millions en 2010 et près de 14 millions d'ici à 2050. En France, elle atteint près de 5% de la population de plus de 65 ans soit près de 350.000 personnes, dont 35.000 qui l'ont développée avant 60 ans.
Le Monde :
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3244--182537-,00.html
Washington Post :
http://washingtonpost.com/wp-dyn/health/A60329-2001May7.html
BJM : http://www.bmj.com/cgi/content/full/322/7294/1085
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- Publié dans : Médecine
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