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Vers une thérapie génique pour combattre certains symptômes de la schizophrénie

Trouble psychiatrique complexe et multifactoriel, la schizophrénie toucherait plus de vingt millions de personnes dans le monde. L’utilisation de médicaments antipsychotiques est utile pour traiter la paranoïa ou les hallucinations provoquées par la schizophrénie. Mais la médecine reste démunie face aux troubles dévastateurs de la mémoire associés à cette maladie.

Les troubles de la mémoire en cas de schizophrénie sont associés chez certains patients à la mutation d’un gène spécifique : SETD1A. Ce dernier est important dans l’organisme, puisqu’il libère une protéine capable d’influer sur les autres gènes. Sa mutation liée à la schizophrénie se développe neurologiquement plusieurs années avant que la maladie soit diagnostiquée.

Les chercheurs se sont concentrés dans leur étude sur le comportement de ce gène dans des souris de laboratoire, chez lesquelles SETD1A produit moins de protéine que la normale. Les souris présentaient donc des troubles de la mémoire et des soucis de perception proches de la schizophrénie.

Le principal problème est qu’aucune méthode n’existe pour manipuler le gène SETD1A. Les chercheurs ont donc dû creuser et faire preuve d’imagination… avec succès. L’étude montre un lien entre un autre gène, nommé LSD1, et SETD1A. Quand LSD1 est éteint, il annule les effets négatifs de SETD1A. En agissant sur LSD1, il est donc possible d’influer sur SETD1A… et sur les symptômes qui découlent de sa mutation. « Après quelques semaines à administrer un inhibiteur à LSD1, la mémoire des animaux s’est grandement améliorée », souligne le docteur Jun Mukai, co-auteur de l’article scientifique.

Observation encore plus surprenante : ce traitement semble aussi modifier l'évolution  des axones qui retrouvent le comportement qu'ils adoptent dans le cerveau d’une souris en parfaite santé. Appliquer un inhibiteur sur le gène LSD1 agit donc directement sur les mécanismes moléculaires liés aux déficits de la mémoire reliés à la schizophrénie.

Cette étude permet de mieux comprendre le comportement du gène SETD1A et son rôle dans l’organisme, et ouvre aussi, à terme, de nouvelles pistes de traitement pour cette pathologie psychiatrique grave.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Neuron

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