RTFlash

Vers un gel capable de réparer l'émail dentaire

L'OMS estime qu'en 2016, environ 2,4 milliards de personnes dans le monde avaient au moins une carie. Malheureusement, l'émail dentaire endommagé ne repousse pas naturellement.

Actuellement, pour réparer une carie, il faut se rendre chez le dentiste : il élimine dans un premier temps la zone malade de votre dent, pour ensuite nettoyer la cavité et y injecter un soin protecteur. Une fois ces étapes terminées, le dentiste doit boucher le trou. Pour ce faire, il utilise diverses sortes de matériaux, telles que des résines composites ou encore des petits blocs de matière céramique ou métallique.

Des matériaux qui ne sont pourtant pas idéaux sur le long terme, affirment des chercheurs chinois, à l'origine d'une nouvelle technique pour réparer l'émail dentaire. « Le matériau à base de résine n'adhère pas toujours bien à l'émail, et il se détachera au bout de cinq ans environ », a déclaré le Docteur Zhaoming Liu, co-auteur de la recherche de l'Université du Zhejiang.

Si la carie est trop importante et qu'elle a atteint la racine de la dent, le dentiste sera obligé de dévitaliser la dent et y placer une couronne pour la protéger. Dans le pire des cas, le dentiste devra retirer la dent et la remplacer par une prothèse dentaire. L'équipe de scientifiques de l'Université du Zhejiang affirme aujourd'hui avoir enfin résolu le problème de la réparation de l'émail dentaire, en créant un gel capable d'encourager la repousse de l'émail.

Il faut savoir que l'émail est une substance minéralisée qui recouvre la surface des dents. Surtout composé de phosphate de calcium et de carbonate de calcium, il est formé par la juxtaposition de structures élémentaires appelées cordons ou prismes d'émail. Chaque prisme minéralisé traverse l'émail.

L'émail est formé biologiquement, mais une fois arrivé à maturité, il devient acellulaire et est donc dépourvu de sa capacité à s'autoréparer. Les chercheurs disent avoir résolu ce problème de réparation en développant un gel capable de produire de minuscules amas de phosphate de calcium, d'un diamètre de 1,5 nanomètre. Pour tester leur gel, l'équipe a employé de l'hydroxyapatite cristalline, qui ressemble à l'émail naturel. Les résultats ont montré que les amas de phosphate de calcium se soudaient à l'hydroxyapatite et formaient ainsi une couche beaucoup plus serrée que les amas précédents.

Une découverte importante car cela signifie que lorsque cette nouvelle couche se transforme et devient cristalline, elle s'étend de manière continue, plutôt que de former de nombreuses régions cristallines. Les scientifiques ont testé ce gel sur des dents humaines exposées à l'acide. En 48 heures, les amas de phosphate de calcium avaient donné lieu à une couche cristalline d'environ 2,7 micromètres d'épaisseur.

Cet émail ainsi réparé avait une résistance à l'usure similaire à celle de l'émail non endommagé. Le seul problème, selon les chercheurs, est que la couche est encore trop fine pour être réellement efficace contre les caries mais cet obstacle devrait pouvoir être surmonté, selon les chercheurs.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

Science Advances

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top