RTFlash

Vers la fin de l'utilisation d'internet au travail ?

La navigation sur internet, l'un des derniers bastions des loisirs sur le lieu de travail, est en train de céder sous la pression des règlements édictés par les entreprises. Celles-ci sont de plus en plus inquiètes face aux risques informatiques, aux problèmes de concentration des employés et aux éventuelles conséquences juridiques du vagabondage sur le web ou de la gestion des e-mail au bureau. Un nombre croissant de grandes entreprises ont tendance à réduire, voire supprimer complètement cet espace de liberté dont les employés sont devenus de plus en plus dépendants au fil des dernières années. A en croire les avocats les plus farouches de la sécurité informatique, les heures passées à faire son shopping en ligne aux frais de son entreprise, envoyer à tous ses amis la dernière animation Flash par courrier électronique ou télécharger ses écrans de veille favoris appartiendront prochainement à l'histoire. "C'est drastique et douloureux mais je pense que ce sera bientôt nécessaire", a déclaré à Reuters Raimund Genes, président pour l'Europe du fabricant de logiciels antivirus Trend Micro. L'objectif est clair, disent les conseillers en sécurité informatique pour qui une bonne dose de prévention mettra un terme à la prolifération des "vers" (virus auto-répliquants) et limitera la tendance des salariés à utiliser les connexions rapides fournies par leur employeur pour télécharger à peu de frais des chansons soumises à la réglementation des droits d'auteurs, exposant du même coup l'entreprise à d'éventuelles poursuites judiciaires. "Le message est: 'Je crains que vous ne deviez le faire en rentrant à la maison, qui est d'ailleurs le premier endroit où vous devriez vous en occuper'", raconte Mikko Hypponen, directeur de la recherche antivirus pour le finlandais F-Secure Corp. Les grandes entreprises cherchent à accroître leurs mesures de sécurité au-delà des pare-feux, sensés barrer l'accès aux sites au contenu licencieux, ajoute Hypponen. Ils ont l'intention de restreindre l'utilisation d'internet à une liste d'employés autorisés. Le grand enjeu porte sur la protection des e-mail, disent les experts - sur l'élaboration d'un logiciel de filtrage du contenu des courriers eux-mêmes, mais aussi de leurs fichiers joints. Les entreprises, et plus particulièrement celles qui ont été la cible des vagues de virus et de vers au cours des deux dernières années, considèrent la question comme primordiale. "Nous avons placé la question des e-mail et de la navigation sur le Web au centre d'une initiative de sécurité en 1999," a déclaré à Reuters le responsable de la sécurité informatique chez l'une des premières entreprises de services allemandes. Pour beaucoup d'employés, surfer sur internet n'est possible que sur des ordinateurs dédiés et les serveurs de messagerie sont configurés pour intercepter les mails contenant certains types de fichiers joints, a-t-il ajouté. Les économiseurs d'écrans, les e-cartes et les fichiers exécutables aux terminaisons en ".exe," sont au centre de la centaine de fichiers joints que la compagnie bannit, a-t-il précisé. Selon ce responsable, les employés s'habituent peu à peu à cette politique restrictive et la société n'a eu à souffrir d'aucune attaque de virus en trois ans. Mais l'institution de ces nouvelles mesures de sécurité peut être coûteuse, jusqu'à 30.000 dollars (34.000 euros) pour l'installation d'un filtre au niveau de la messagerie électronique, demander beaucoup de travail et donc décourager les entreprises qui ne peuvent pas y consacrer de gros budgets, constatent les experts. "C'est une question de ressources", dit une porte-parole de la société britannique Sophos Anti-Virus. "Si vous n'avez qu'un ou deux salariés chargés de la mise à jour des technologies, ça n'a pas beaucoup de sens mais ça en a certainement plus pour les grandes entreprises." "Nous devrions constater un accroissement des mesures restrictives dans les mois et les années à venir, ce qui est dommage car c'est quand même sympa de surfer sur le Net parfois", a-t-elle ajouté.

Reuters : http://fr.news.yahoo.com/020318/85/2ip8y.html

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top