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Vache folle et santé humaine: une menace réelle mais beaucoup d'incertitudes
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Plus de 7.000 Britanniques pourraient développer la forme humaine de la maladie de la vache folle, selon les résultats préliminaires d'une étude publiée le 21 septembre dans le "British Medical Journal". L'étude fait apparaître que 120 personnes par million d'habitants présenteraient un risque accru de développer la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ), sans pour autant présenter le moindre signe clinique. La variante de la MCJ a déjà tué quelque 80 personnes en Europe depuis le milieu des années 90, en grande partie en Grande-Bretagne. L'équipe dirigée par David Hilton, de l'hôpital Derriford de Plymouth (sud de l'Angleterre), a étudié des échantillons d'appendice et d'amygdale chez des gens opérés, à la recherche de traces de la maladie. Les scientifiques ont cherché dans ces organes une concentration anormale de la protéine prion, un marqueur connu de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) chez les vaches. Au total, 8.318 échantillons ont été étudiés. Un seul présentait des traces de la protéine prion. Les chercheurs se sont par ailleurs penchés sur des tissus prélevés au cours d'autopsies ou d'interventions chirurgicales, chez des personnes pour lesquelles le diagnostic avait été confirmé après la mort: 19 sur les 20 examinées présentaient des traces de prion. Selon les chercheurs, une contamination pour 8.318 échantillons, équivaut à 120 personnes par million d'habitants qui pourraient présenter une faible concentration de protéine prion, soit plus de 7.000. Ils soulignent toutefois que la marge d'erreur peut être importante. La recherche, qui est financée par le ministère britannique de la Santé, devrait durer une année supplémentaire. La maladie de la vache folle et son équivalent humain, le nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ), demeurent une source d'inquiétudes en matière de santé, mais la menace comporte encore trop d'inconnues pour que l'on puisse en mesurer l'ampleur. La maladie bovine, ou encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), identifiée sur le territoire britannique où elle a émergé vers 1980, a depuis essaimé au-delà des frontières de l'Europe occidentale, par le biais notamment des exportations de farines animales suspectes. Mais c'est en 1996, au moment où le gouvernement britannique a reconnu une transmission possible à l'homme par le biais de l'alimentation, que le problème a pris toute sa dimension économique et sanitaire. Les spécialistes sont certains d'avoir affaire à une maladie qui a franchi les barrières séparant les espèces, avec la quasi-certitude que sa transmission s'est faite via la chaîne alimentaire. L'habitude de répandre autrefois de la cervelle bovine, la partie la plus à risque, dans de multiples produits alimentaires comme les hamburgers ou la mayonnaise, a largement contribué à l'exposition des populations. La contamination par ingestion de l'agent de l'ESB, caractérisée par une forme anormale d'une protéine dénommée prion, est apparue d'autant plus plausible à l'époque qu'il y a d'autres exemples connus comme le Kuru, maladie humaine liée à des rites mortuaires cannibales, ou l'encéphalopathie du vison d'élevage transmise par un aliment comportant des carcasses de bovins ou de moutons. A présent, la transfusion sanguine reste un sujet d'inquiétude, avec la crainte d'une transmission inter-humaine du vMCJ par le sang, même si cette possibilité, observées dans des expériences animales, n'a jamais été démontrée chez les humains. L'ampleur du passage de la maladie bovine à l'homme demeure inconnue, en raison d'incertitudes portant en particulier sur la durée de l'incubation du nouveau variant. Cependant, toutes les estimations - de quelques centaines de cas à plusieurs dizaines de milliers pour le Royaume-Uni, qui reste le pays le plus touché au monde avec 127 cas - reposent sur l'hypothèse que seuls les individus présentant une particularité génétique (40 % de la population) sont susceptibles de développer la maladie. Mais cette hypothèse pourrait se révéler fausse à l'usage, selon les experts. Il n'existe ni vaccin ni traitement contre la forme humaine de l'ESB, le nouveau variant qui est inéluctablement mortel comme toute cette famille d'encéphalopathies transmissibles, animales (ESB, tremblante du mouton, maladie du dépérissement chronique des cerfs...) ou humaine (MCJ classiques).
AP : http://fr.news.yahoo.com/020920/5/2rgk6.html
BJM : http://bmj.com/cgi/content/full/325/7365/633
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- Publié dans : Médecine
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