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Les vaccins anti-COVID-19, également efficaces contre d’autres pathogènes ?
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Les vaccins dirigés contre le SARS-CoV-2 pourraient aussi avoir des effets non spécifiques contre d’autres pathogènes, suggère une étude australienne. Au-delà de leurs effets sur le pathogène ciblé, plusieurs vaccins vivants atténués semblent avoir un effet protecteur contre d'autres maladies. Cette protection impliquerait l'immunité innée, la première à entrer en jeu face à un pathogène. C'est notamment le cas du BCG, lié à une moindre mortalité toutes causes confondues chez les enfants, mais aussi du vaccin contre la rougeole.
Cela pourrait aussi être le cas pour les vaccins anti-Covid-19, comme le suggère une étude menée par Nicole Messina, du Murdoch Children's Research Institute de Parkville (banlieue de Melbourne, Australie) et ses collègues. Pour montrer cela, les chercheurs ont analysé un sous-groupe de participants à l'essai BRACE, grande étude internationale qui visait – sans succès – à démontrer un éventuel bénéfice du BCG en prévention du Covid-19 chez des professionnels de santé. Selon cette analyse, menée sur 264 personnes vaccinées soit avec le BNT162b2 (vaccin ARNm) soit avec le ChAdOx1-S (vecteur adénoviral), les deux vaccins semblent accroître la réponse immunitaire innée vis-à-vis d'autres pathogènes. Selon des expériences de stimulation in vitro, mesurant la production de cytokines à la suite de l'exposition à un pathogène, le système immunitaire de ces personnes vaccinées contre le Covid-19 s’avérait ainsi plus réactif à divers pathogènes.
Parmi ces derniers, la bactérie Escherichia coli, le BCG (souche atténuée du bacille tuberculeux bovin), le streptocoque doré (S. aureus) et la levure Candida albicans. Les résultats révèlent toutefois des différences entre les deux vaccins anti-Covid-19, quant au niveau de réactivité vis-à-vis de chacun de ces pathogènes. Reste à déterminer si, au-delà des expériences de stimulation in vitro, ces effets non spécifiques se traduisent d'un point clinique, à savoir si ces vaccins sont réellement liés à une baisse du risque d'infection par d'autres pathogènes. Selon les chercheurs, ces résultats ne sont pas totalement inattendus pour ce qui est du vaccin ChAdOx1-S, basé sur un vecteur adénoviral incapable de se répliquer, qui s’apparente donc à un vaccin vivant atténué. Lors d'une réanalyse d'essais randomisés contrôlés menés sur les vaccins anti-Covid-19, ce vaccin a été lié à une baisse de 63 % de la mortalité toutes causes confondues, notamment celle non liée au Covid-19, par rapport au placebo – un effet non observé avec le vaccin ARNm.
Toutefois, les résultats de l'étude australienne semblent aussi pointer des effets immunitaires non spécifiques avec le vaccin BNT162b2, qui pourrait donc avoir ses propres effets immunomodulateurs. À noter qu'un moindre risque d'infection virale a aussi été observé avec les vaccins antipneumococciques, dirigés contre des polyosides de la capsule bactérienne. Plutôt qu'un effet non spécifique via l'immunité innée, ces vaccins pourraient agir contre les co-infections pneumocoque-virus, ou bien modifier le microbiome des voies respiratoires supérieures, le rendant moins propice aux infections virales.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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