Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Les ultrasons pour rendre efficaces les médicaments dans le cerveau
- Tweeter
-
-
0 avis :
Soigner le cerveau en contournant ses mécanismes de protection, telle est l'ambition de Therasonic, une jeune société créée fin 2023, qui a développé une technologie novatrice qui pourrait permettre l'administration de médicaments dans le cerveau. En effet, de nos jours, la médecine demeure démunie face aux pathologies cérébrales, qu'il s'agisse des maladies neurodégénératives ou des cancers.
Ainsi, une grande partie des médicaments couramment utilisés contre les différentes formes de cancers se révèlent inefficaces lorsque des métastases atteignent le cerveau. La faute à la barrière hématoencéphalique qui sépare notre système nerveux central de la circulation sanguine. Protégeant ainsi notre cerveau des agents pathogènes, toxines et autres hormones circulant dans notre sang. « Dans le cerveau, les cellules qui tapissent l'intérieur des vaisseaux sanguins sont très resserrées et empêchent ainsi le passage de 98 % des molécules vers l'extérieur. Et c'est vrai pour 100 % des molécules pharmaceutiques et notamment celles en vogue en cancérologie qui sont en outre de grande taille », précise Benoit Larrat cofondateur de Therasonic avec Anthony Novell.
La technologie mise au point par les deux chercheurs permet de s'affranchir du problème en augmentant, de façon transitoire, la perméabilité des vaisseaux sanguins cérébraux. Tous les deux physiciens, Benoit Larrat, ancien chercheur du CEA, et Anthony Novell, chercheur au CNRS, travaillent depuis 2010 sur l'utilisation des ultrasons à des fins thérapeutiques. Un champ de recherche qui donne beaucoup d'espoirs. Plusieurs start-up dans le monde, à commencer par la française Carthera, travaillent en effet sur les ultrasons.
La technologie développée par Therasonic est toutefois très spécifique. Elle combine l'envoi d'ultrasons focalisés sur la tumeur avec l'injection intraveineuse de microbulles gazeuses semblables à celles utilisées pour les échographies. « En passant devant le faisceau d'ultrasons qui se focalise sur la tâche à traiter, les microbulles oscillent de façon très rapide, un peu comme un ballon se gonflant et se dégonflant plusieurs centaines de milliers de fois par seconde. Ces oscillations génèrent une stimulation mécanique des cellules des vaisseaux sanguins qui réagissent alors en se relâchant pendant un certain temps », précise Benoit Larrat. Un traitement par ultrasons de cinq minutes permet ainsi d'ouvrir « une fenêtre thérapeutique » allant jusqu'à 24 heures.
TheraSonic qui vient de recevoir le Grand prix du jury du concours I-Lab de Bpifrance espère lancer des essais cliniques d'ici la fin de l'année prochaine. « On estime que 30.000 nouvelles personnes sont atteintes chaque année de métastases cérébrales à la suite de des cancers périphériques », assure Benoit Larrat. La start-up, qui a levé 1 million d'euros, s'appuie notamment sur le premier centre de lutte contre le cancer en Europe : le centre Gustave Roussy. La solution développée par les deux scientifiques s'appuie sur un bras robotisé qui permet l'envoi d'un faisceau d'ultrasons de façon rapide, précise et parfaitement dosé, pour prévenir tout effet secondaire.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Détecter un cancer des années avant le diagnostic...
Serait-il possible de savoir que savoir que nous risquons de développer un cancer plusieurs années avant d’avoir reçu un diagnostic ? Peut-être selon le Early Cancer Institute, associé à ...
Polyarthrite rhumatoïde : résultats prometteurs pour un vaccin expérimental
Un vaccin expérimental contre la polyarthrite rhumatoïde, testé par des scientifiques britanniques du King's College de Londres, s’est révélé prometteur pour empêcher la contraction de cette maladie ...
Les ciseaux génétiques Crispr-Cas9 guérissent une deuxième maladie mortelle...
C'est une formidable avancée médicale : une nouvelle maladie génétique rare mais potentiellement mortelle : des chercheurs de l’Université d’Auckland, du Centre médical universitaire d’Amsterdam et ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :