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Tuberculose : découverte du mécanisme de dissémination du bacille de Koch
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Une équipe de chercheurs dirigée par Camille Locht et Franco Menozzi (Unité Inserm 447, à l'Institut Pasteur de Lille) vient de franchir un pas décisif dans la compréhension du mécanisme de l'infection par le bacille de Koch, l'agent responsable de la tuberculose. Une protéine baptisée HBHA, située à la surface des bacilles permet à ces germes pathogènes de traverser le poumon pour atteindre d'autres organes où ils peuvent développer une tuberculose extra-pulmonaire. Grâce à cette protéine, les bacilles adhèrent aux pneumocytes11 les pneumocytes sont des cellules épithéliales qui tapissent la paroi des poumons. Elles représentent plus de 90% de l'ensemble des cellules pulmonaires, ce qui assure vraisemblablement leur dissémination. Ce rôle de transporteur joué par les pneumocytes n'avait jamais été envisagé jusqu'à présent, les scientifiques pensant qu'une autre catégorie de cellules remplissait, seule, cette fonction. A la lumière de ces résultats, la protéine HBHA pourrait constituer une cible particulièrement intéressante pour perturber le cycle infectieux de Mycobacterium tuberculosis chez l'homme. La mise au point d'un nouveau traitement prophylactique à base d'anticorps dirigés contre la protéine HBHA pourrait permettre de circonscrire la maladie au poumon et ainsi éviter l'infection d'autres organes, comme le cerveau (méningite à Mycobacterium tuberculosis), les os (mal de Pot), le foie, la rate ou encore les tuberculoses généralisées (tuberculoses miliaires). Ceci est d'autant plus important que les tuberculoses extra-pulmonaires demeurent très courantes et souvent fatales chez les patients souffrant d'un déficit immunitaire comme les malades du sida. Si les biologistes parviennent à cantonner l'agent infectieux au niveau pulmonaire, ils donnent toutes ses chances à l'organisme de s'en débarrasser plus facilement. On mesure mieux l'ampleur de cette découverte quand on sait que la tuberculose continue de tuer 3 millions de personnes chaque année dans le monde. Par ailleurs, une autre bactérie particulièrement redoutable possède également la protéine HBHA. Il s'agit de Mycobacterium leprae, l'agent infectieux responsable de la lèpre. Dans le cas de cette maladie, la dissémination des bacilles est également cruciale puisque les agents pathogènes migrent pour atteindre les cellules de Schwann (cellules de la gaine de myéline qui entourent les nerfs) où ils provoquent des dégâts irréversibles dans le système nerveux des patients. La présence de la protéine HBHA chez cette mycobactérie permet donc d'envisager le développement d'une nouvelle stratégie de lutte contre la lèpre.
INSERM :
Nature :
http://www.nature.com/nlink/v412/n6843/abs/412190a0_fs.html
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- Publié dans : Médecine
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