Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Neurosciences & Sciences cognitives
Trop de temps devant les écrans nuit aux jeunes enfants
- Tweeter
-
-
0 avis :
On sait à présent que les enfants passant un temps excessif devant les écrans ont un risque accru de développer certains troubles du développement. Mais l’inverse n’est pas exclu et on peut se demander si ce ne sont pas les enfants « en retard » qui regardent plus les écrans ?
Pour confirmer le sens de l’association, S. Madigan et coll. ont emprunté un modèle aux sciences humaines, le RI-CLPM (random intercepts, crossed-lagged panel model), qui permet de relier d’une façon directionnelle des données de panel décalées - à des âges différents - et croisées - entre des variables -.
Le panel est constitué par les enfants de 2 441 mères canadiennes enrôlées de 2008 à 2010 dans une cohorte de grossesses (avant 24 sem.), à condition d’avoir au moins 18 ans et de parler anglais. Les deux variables ont été mesurées au moins une fois par les mères à 2 ans, 3 ans et 5 ans. Le temps passé devant les écrans (téléviseurs, lecteurs de DVD, ordinateurs, consoles de jeux, et autres) a été estimé sur une semaine, puis moyenné sur un jour.
Le niveau de développement a été évalué avec la version 3 de l’Age and Stages Questionnaire [ASQ-3], un outil de dépistage qui recense les progrès de l’enfant dans les domaines de la communication, de la motricité globale, de la motricité fine, de la résolution de problèmes et personnel-social. D’après les dires des mères, les enfants ont passé en moyenne 2,4 h par jour devant les écrans à l’âge de 2 ans, 3,6 h/j à 3 ans et 1,6 h/j à 5 ans.
Le temps passé devant les écrans à 2 ans a un impact négatif sur le score de l’ASQ-3 un an plus tard, à 3 ans. Et le temps d’écrans à 3 ans a aussi un impact négatif sur le score de l’ASQ-3 deux ans plus tard, à 5 ans. Quoique significative, la diminution du score de l’ASQ-3 reste modérée quand le temps devant les écrans augmente. La réciproque n’est pas vraie : les scores bas de l’ASQ-3 ne sont pas corrélés à un temps plus long devant les écrans.
Ces résultats confortent l'hypothèse selon laquelle c’est bien l’excès de temps passé devant les écrans qui constitue le risque de certains retards de développement observés chez les jeunes enfants. Pendant qu’ils regardent passivement les écrans, les jeunes enfants n’ont pas d’activités cognitives, motrices et relationnelles. Il est donc recommandé de limiter le temps d’exposition des jeunes enfants aux écrans, et d’interagir avec eux quand ils regardent des écrans.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Le stress joue un rôle-clé sur la douleur chronique chez les adultes
Il a été démontré que les facteurs de stress chroniques avaient des conséquences néfastes sur la douleur chronique. Cependant, il existe peu de preuves concernant les types de facteurs de stress mis ...
Faire de l’exercice favorise la croissance des neurones
Des ingénieurs du MIT ont découvert que la contraction des muscles pendant un exercice physique conduit à la libération de signaux biochimiques appelés myokines. Et ces derniers favorisent le ...
Maladie d’Alzheimer : un spray nasal pourrait détruire les protéines responsables de la pathologie
Selon une étude réalisée par des scientifiques de l’University of Texas Medical Branch (UTMB, États-Unis), un spray nasal a permis d'obtenir des résultats spectaculaires en provoquant l’élimination ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
- Partager :