RTFlash

Vivant

Les travaux du CIRC confirment l'intérêt d'un schéma vaccinal à une dose contre le HPV

Le Centre international de recherche sur les cancers (CIRC) se met au diapason de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et recommande à son tour l'utilisation d'une dose unique de vaccin contre le HPV pour protéger les adolescents contre les cancers HPV-induits, dont le cancer du col de l'utérus et les cancers de la sphère ORL.

La liste des avantages de cette stratégie est conséquente : une campagne de vaccination coûterait entre un tiers et la moitié de la somme nécessaire à une campagne au cours de laquelle deux ou trois doses sont systématiquement administrées. Un programme de vaccination à une seule dose représente en outre un important bénéfice en termes d'organisation et de logistique. Enfin, une vaccination à une seule dose est plus à même de remporter l'acceptabilité de la population.

Chaque année, on estime que le cancer du col de l'utérus tue 350 000 femmes, dont 90 % dans des pays à revenus faible ou intermédiaire qui pourraient largement tirer parti d'une stratégie de vaccination plus simple et moins coûteuse. En 2021, la couverture vaccinale mondiale à deux doses était de l'ordre de 15 % seulement chez les moins de 21 ans, en partie parce que ce vaccin contre le HPV est l'un des plus chers jamais introduit dans un programme d'immunisation, qu'il fait l'objet de pénuries de vaccin et qu'il existe une hésitation des populations face à ce vaccin destiné aux jeunes filles, alerte le CIRC.

Le CIRC s'appuie sur une série d'études qu'il a coordonnées : une première a évalué l'efficacité d'une dose unique de vaccin HPV, une deuxième étude s'est attachée à évaluer un nouveau vaccin HPV et la dernière a fourni une projection de l'impact, en termes de santé publique, de l'introduction de la vaccination à une seule dose. En septembre 2009, le CIRC a ainsi lancé une étude randomisée avec le vaccin quadrivalent Gardasil, financée par la Fondation Bill et Melinda Gates, comparant l'efficacité d'un schéma à une dose à celle de schémas à deux et trois doses chez des jeunes filles indiennes non mariées. Après la suspension par le gouvernement conservateur indien du programme de vaccination contre le HPV, cette étude a été convertie en une étude de cohorte longitudinale sur les 14 277 participantes recrutées jusque-là, dont 4 949 n'avaient reçu qu'une seule dose.

À l'âge de 25 ans, soit 10 ans après leur vaccination, les jeunes filles qui n'avaient reçu qu'une seule dose avaient un risque de cancer du col de l'utérus significativement diminué, comparé à une cohorte de femmes non vaccinées. Elles bénéficiaient d'une réponse immunitaire contre le HPV plus élevée, même 10 ans après leur unique injection. Globalement, la protection dans le groupe dose unique était la même que dans les groupes deux et trois doses.

Il existe actuellement six vaccins autorisés contre le HPV : trois vaccins bivalents (Cecolin, Cervarix, et Walrinvax), deux vaccins quadrivalents (Cervavac et Gardasil), et un vaccin nonavalent (Gardasil 9). Parmi eux, Cervavac, produit par l'institut du sérum d'Inde, a été développé avec le CIRC. Il constitue un bon candidat pour des campagnes de vaccination à une seule dose.

Au cours d'une étude menée sur des jeunes de 9 à 14 ans, il s'est montré aussi efficace que le Gardasil contre les HPV de génotypes 6, 11, 16, et 18, les plus fréquemment impliqués dans l'apparition de cancer du col de l'utérus. Les profils de sécurité étaient également comparables. Le CIRC a estimé que si un programme national de vaccination à une dose contre le HPV était mis en place en Inde dès maintenant, il pourrait prévenir un million de cas de cancer du col de l'utérus sur l’ensemble de la classe d'âge actuellement âgée de 10 ans. Une stratégie qui serait plus coût-efficace qu'une stratégie à deux doses.

Ces études du CIRC sont un ajout significatif aux recommandations de l'OMS d'avril 2022. « Les preuves fournies par cette étude ont contribué de manière significative à l'évaluation par le Groupe consultatif stratégique d'experts sur la vaccination (Sage) de l'OMS de la vaccination contre le HPV dans un schéma à dose unique », déclare le Docteur Partha Basu, responsable de la branche Détection précoce, prévention et infection du CIRC. Un calendrier à dose unique devrait réduire les coûts du programme et faciliter l'intensification de la vaccination contre le HPV pour améliorer la couverture vaccinale ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CIRC

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top