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Traumatismes crâniens : un traitement anti-inflammatoire dangereux
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L'utilisation de corticostéroïdes, des médicaments anti-inflammatoires, pour soigner des patients souffrant de graves traumatismes crâniens, une pratique répandue, s'avère dangereuse, selon une étude internationale publiée dans la revue médicale britannique Lancet. Au lieu de réduire la mortalité des patients comme on le supposait d'après des études antérieures, les corticostéroïdes (méthylprednisolone) administrés l'augmentent durant les deux premières semaines d'hospitalisation, selon les premiers résultats de l'étude CRASH portant sur dix mille adultes victimes d'un traumatisme crânien soignés dans 239 hôpitaux de 49 pays. Un taux de mortalité de 21 %, avec 1.052 décès, a été enregistré parmi les 4.985 patients auxquels a été administré pendant quarante-huit heures un corticostéroïde, contre 18 % (avec 893 décès) parmi les 4.979 patients ayant reçu un placebo (substance dépourvue de principe actif, visant à tenir compte d'un éventuel effet psychologique). L'augmentation du risque de décès due aux corticostéroïdes ne varie pas en fonction de la gravité des blessures, ni du temps écoulé entre le moment où le patient a été grièvement blessé à la tête et celui où le médicament est administré. La surmortalité observée a conduit à interrompre, en mai dernier, cette étude qui devait initialement porter sur 20.000 patients. Ces résultats constituent une "surprise alarmante" pour les cliniciens, relève dans un commentaire le Dr Stefan Sauerland (Faculté de médecine de l'université de Cologne, Allemagne). Au lieu de constater des bénéfices ou au moins un résultat nul, "il y a eu 159 morts en excès", souligne-t-il, estimant que l'administration de corticostéroïdes à des patients blessés à la tête a pu causer "plus de 10.000 morts" dans le monde durant les années 1980 et auparavant, cette pratique ayant régressé par la suite.
Lancet ; http://www.thelancet.com/journal/vol364/iss9442/full/llan.364.9442.primary_research.30919.1
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- Publié dans : Médecine
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