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Transition énergétique : des métaux rares bientôt extraits des algues marines ?

Certaines espèces d’algues sont capables de bioaccumuler des terres rares essentielles à la transition énergétique. Une ressource suscite un intérêt particulier ces derniers temps : les algues. Pas pour nourrir la planète mais pour en extraire les minéraux critiques qu’elles sont capables d’accumuler en leur sein, ou de “bioaccumuler”.

Il faut dire que les terres rares qu’on retrouve dans certaines espèces de ces végétaux aquatiques, à des concentrations plus élevées que ce que contient l’environnement où elles croissent, sont précisément celles qui servent à la transition énergétique. Lithium, nickel ou manganèse sont en effet essentiels à la production de batteries électriques, de turbines d’éolienne et de panneaux solaires.

Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie rendu public en mai, la demande en terres rares devrait doubler d’ici à 2040. Étant donné les risques environnementaux induits par l’extraction minière (un marché dominé par la Chine), pas étonnant que certains se penchent sur d’autres sources potentielles d’approvisionnement.

Aux États-Unis, plusieurs projets de recherche sur des macro-algues ont été lancés dans le cadre du programme Arpa-e, qui vise à soutenir la recherche avancée dans le domaine des énergies propres, sûres et renouvelables. « Nous savons que les algues peuvent stocker certaines terres rares », explique Schery Umanzor, chercheuse à l’université de Fairbanks, située en Alaska. « La question est de savoir si elles peuvent les stocker en grande quantité ». De nombreux laboratoires de recherche et des compagnies privées travaillent sur des approches de “biominage” impliquant la culture de plantes capables d’absorber, de concentrer et de stocker les minéraux contenus dans les sols sur lesquels elles poussent.

Néanmoins, une différence notable avec les macro-algues, c’est que le mouvement de l’eau apporte constamment de nouveaux minéraux qui peuvent s’accumuler n’importe où dans l’organisme, pas seulement dans les racines. Reste qu’il est prématuré d’envisager l’utilisation rapide des terres rares produites de cette manière. La chercheuse espère tout de même commencer par cultiver des algues et en extraire des minéraux critiques, à l’échelle expérimentale, dès l’année prochaine. « Même si la bioaccumulation et l’extraction de ces terres rares se révèlent viables, les quantités obtenues resteront probablement modestes », estime de son côté Amin Mirkouei, de l’université de l’Idaho, qui n’a participé à aucun des projets Arpa-e. Pas de quoi concurrencer directement la Chine, mais de quoi apporter une technologie complémentaire bien utile, avancent les chercheurs.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Courrier International

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