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Un traitement utilisé contre la maladie de Parkinson pourrait aussi soigner la maladie d’Alzheimer

On estime que 900 000 personnes sont atteintes par la maladie d'Alzheimer en France. Les deux pathologies agissent au niveau du cerveau, dans des zones différentes. Mais un même traitement pourrait permettre une amélioration de l'état des personnes qui en souffrent. Menée par les chercheurs du centre RIKEN pour les sciences du cerveau, au Japon, une nouvelle étude publiée le 6 août 2024 dans la revue Science Signaling suggère qu'un médicament, déjà approuvé pour une utilisation chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, pourrait avoir un autre objectif. Il pourrait, en effet, améliorer les traitements, qui pourraient aider à éliminer les amas toxiques considérés comme responsables de la forme la plus courante de démence, à savoir la maladie d'Alzheimer.

Le médicament en question, appelé levodopa, ou L-DOPA, se transforme en hormone dopamine, un neurotransmetteur étroitement lié aux sentiments de plaisir et de motivation et connu pour faire défaut dans les cerveaux atteints de la maladie de Parkinson. Or, les chercheurs ont découvert que, chez les souris, la dopamine améliorait les symptômes physiques de la maladie d'Alzheimer et les capacités mémorielles. La cible du médicament stimulant la dopamine est l’enzyme néprilysine. Des études antérieures ont montré que cet enzyme peut décomposer les amas de protéine bêta-amyloïde, qui obstruent le cerveau des personnes touchées par la maladie d'Alzheimer et détruisent les neurones en cours de route.

Toutefois, l'enzyme en question ne peut pas pénétrer dans le cerveau à partir de la circulation sanguine pour éliminer les dégâts toxiques. Les chercheurs ont donc dû trouver un moyen de régler ce problème. C'est désormais chose faite, puisque, grâce à une série complète de tests en laboratoire, l’équipe a découvert que l’application de dopamine aux neurones corticaux, hippocampiques et des noyaux gris centraux, entraînait une augmentation des niveaux de néprilysine et une dégradation des plaques bêta-amyloïdes.

Leur conclusion est claire : chez les souris, la dopamine a augmenté la production de néprilysine et a réduit les lésions cérébrales liées à la maladie d'Alzheimer. L'étude menée par les chercheurs japonais offre de nouvelles perspectives de traitement contre la maladie d'Alzheimer, mais la prudence reste de mise : de nouvelles études doivent être menées pour mieux comprendre les mécanismes en action. « Le traitement est connu pour avoir de sérieux effets secondaires chez les patients atteints par la maladie de Parkinson », précise notamment l'auteur principal de l'étude, Watamura Naoto. « Par conséquent, notre prochaine étape consiste à étudier comment la dopamine régule la néprilysine dans le cerveau, ce qui devrait donner lieu à une nouvelle approche préventive pouvant être initiée au stade préclinique de la maladie d'Alzheimer ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science

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