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Un traitement moins désagréable et plus efficace pour les crises d'épilepsie

Bonne nouvelle pour les épileptiques. Une étude publiée dans la revue médicale "The Lancet" prouve qu'en cas de convulsions prolongées, l'administration buccale d'un tranquillisant est deux fois plus efficace que le traditionnel traitement par voie anale.

Cette nouvelle méthode consiste à injecter du midazolam liquide dans la bouche du patient, entre les gencives et la joue. Environ 40 millions de personnes à travers le monde souffrent d'épilepsie. Elles sont sujettes à de brèves perturbations électriques du cerveau, qui provoquent des crises. Ces dernières peuvent aller de petits troubles des sens à de graves convulsions.

Grâce aux médicaments, les crises disparaissent chez la majorité des patients. Cependant, elles persistent chez environ 20 % des malades. La plupart des crises durent une à deux minutes mais certaines sont plus longues et risquent de déboucher sur des lésions cérébrales, voire la mort.

Pour faire cesser ces crises, on utilise en général des tranquillisants tels que le Valium. Lorsqu'un malade adulte est amené aux urgences en pleine convulsion, on lui injecte le médicament en intraveineuse. Mais chez les enfants, le diazepam utilisé pour calmer les crises est souvent administré par voie anale, et ce depuis des décennies. Depuis longtemps, les malades et leurs proches ont la possibilité d'utiliser ce type de traitement en cas d'urgence, même si la pratique n'est pas très répandue chez les adolescents et adultes. En revanche, les parents d'enfants épileptiques l'utilisent couramment lorsqu'une crise dure plus de cinq minutes.

Des pilules existent mais elles mettent environ une demi-heure à prendre effet car elles passent par le système digestif. En outre, certains patients n'arrivent pas à avaler quoi que ce soit lorsqu'ils convulsent. Pour l'étude publiée dans "The Lancet", les médecins de plusieurs hôpitaux anglais ont comparé les effets des traitements anal et buccal sur 219 convulsions subies par 177 enfants amenés aux urgences avec une crise persistante. Tous n'étaient pas épileptiques, les convulsions de certains étaient liées à une fièvre.

Le traitement par voie orale (le tranquillisant liquide midazolam est injecté dans la bouche de l'enfant) a été testé sur 109 convulsions et a fonctionné contre 61 d'entre elles, c'est-à-dire dans 57 % des cas. Le traitement par voie anale (le tranquillisant liquide diazepam, ou Valium, est injecté dans le rectum) a été testé sur 110 convulsions et a fonctionné contre 30 d'entre elles, c'est-à-dire dans 27 % des cas. C'est deux fois moins que la nouvelle technique, alors que les médicaments utilisés sont de la même famille. D'après l'étude, l'administration par voie orale a aussi l'avantage d'agir plus rapidement et plus durablement.

"C'est une découverte qui va probablement être beaucoup utilisée", estime le Dr Gregory Barkley, de l'Epilepsy Foundation of America, fondation qui n'est pas liée à l'étude. Le traitement oral des convulsions est déjà utilisé en Europe, des études précédentes ont suggéré qu'il était au moins aussi efficace que le traitement rectal, selon le Dr John Duncan, directeur médical de la Société nationale pour l'épilepsie, à Londres. Cependant, il n'est pas aussi répandu qu'il le pourrait, le midazolam n'étant homologué que pour son administration en intraveineuse, et non par voie orale, relève-t-il. Des études sont prévues en Europe pour tester un vaporisateur nasal qui, d'après des spécialistes, pourrait donner des résultats encore meilleurs que la voie orale.

AP

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