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Une tomate transgénique plus sûre
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Des généticiens allemands et brésiliens viennent sont parvenus à créer, pour la première fois, une tomate transgénique susceptible de produire des substances médicamenteuses en grande quantité et à moindre coût, sans risque de dissémination dans l'environnement. Le secret de leur trouvaille, publiée aujourd'hui dans la revue Nature Biotechnology, consiste à insérer un gène étranger, non plus dans le noyau de la cellule, comme c'est le cas avec les OGM actuels, mais dans les chloroplastes. Ces petits organites intracellulaires sont surtout connus pour être le siège de la photosynthèse. Mais ils ont également la particularité de contenir de l'ADN d'ascendance exclusivement maternelle : le pollen (la semence mâle) de la plupart des végétaux supérieurs, à commencer par celui de la tomate, en est complètement dépourvu. Du coup, lorsqu'on «greffe» un gène dans les chloroplastes d'une plante, on a la certitude absolue que cette dernière ne le transmettra pas à des espèces sauvages apparentées ou à des cultures non OGM, comme cela peut se produire lorsqu'on manipule le noyau. Autre avantage: ces plantes «transplastomiques», comme les appellent les chercheurs, ont un excellent rendement. En effet, chaque cellule possédant une centaine de chloroplastes dont l'ADN est lui-même dupliqué une centaine de fois, on peut théoriquement insérer 10 000 copies d'un même gène, au lieu d'une seule dans le cas de la transformation nucléaire. D'où la possibilité d'obtenir de véritables «plantes-usines» capables de sécréter d'importantes quantités de médicaments, d'enzymes ou de vaccins. Cette perspective excite depuis longtemps la curiosité de nombreux laboratoires de recherches publics ou privés. Mais jusqu'à présent, la technique ne marchait que sur le tabac. Sur d'autres espèces, comme la pomme de terre ou la moutarde Arabidopsis thalania, les plantes obtenues étaient stériles et le transgène ne s'exprimait que dans les feuilles. La grande originalité des tomates «transplastomiques» obtenues par l'équipe germano-brésilienne dirigée par Ralph Bock, de l'Institut de biochimie végétale et de biotechnologie, à Munster (Allemagne), provient du fait qu'elles sont fertiles et que le gène qui a été greffé sur leurs chloroplastes s'exprime dans leurs fruits - donc dans la partie comestible de la plante - à des taux importants (environ 50-% du rendement obtenu sur les feuilles). Dans le cas présent, il ne s'agit que d'un gène marqueur de résistance à un antibiotique, destiné à démontrer la faisabilité du processus. Mais, les chercheurs ont d'ores et déjà entrepris de le remplacer par d'autres «gènes embarqués» codant pour des anticorps, des vaccins «comestibles» ou d'autres substances thérapeutiques. «Les données préliminaires dont nous disposons indiquent que la transformation des chloroplastes et l'intégration stable des gènes dans leur ADN ont réussi», écrivent-ils dans Nature Biotechnology. Cette invention laisse entrevoir à terme, la possibilité pour les populations des pays du tiers-monde, de s'immuniser contre certaines maladies en cultivant et en mangeant ces «super tomates.
Figaro :
http://www.lefigaro.fr/cgi-bin/gx.cgi/AppLogic+FTContentServer?
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