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Un test sanguin pour aider à détecter le trouble bipolaire

Un test sanguin destiné à confirmer le diagnostic de bipolarité est réalisable depuis le 1er avril en France. Si jusqu’à aujourd’hui, les diagnostics en matière de troubles psychiques, parmi lesquels le trouble bipolaire, reposaient exclusivement sur une observation clinique de la part d’un psychiatre via des entretiens, le lancement de myEDIT-B vient donc changer la donne.

Il s’agit du premier test sanguin permettant de différencier la dépression du trouble bipolaire, un trouble psychiatrique dans lequel les malades alternent entre phase dépressive et phase maniaque. Cet examen permettrait à de nombreuses personnes atteintes de bipolarité d’être diagnostiquées – et donc soignées – à temps. Une révolution pour les un à deux millions de personnes touchées en France. Ce test sanguin vise les personnes majeures traitées par médicaments pour un épisode dépressif caractérisé modéré ou sévère. Sont particulièrement visées celles susceptibles d’être atteintes de bipolarité, notamment car il y a des cas dans leur famille ou qu’elles ont obtenu des réponses très particulières aux antidépresseurs. Soit une efficacité très rapide soit, au contraire, une aggravation de la dépression. Prescrite par un psychiatre, la prise de sang devra être réalisée dans un des 400 laboratoires de la marque Synlab. « La majorité de la population sera à moins de deux heures d’un laboratoire participant », précise Florian Scherrer, directeur médical du réseau Synlab. (Pour des raisons technologiques), « pour l’instant, on préfère le faire dans nos laboratoires ».

Les chercheurs d’Alcediag, la société biopharmaceutique basée dans l’Hérault à l’origine du test, sont partis de l’idée selon laquelle le cerveau est un organe comme un autre. « Quand le cœur ou le rein dysfonctionne, il émet dans le sang des signaux spécifiques de la maladie », explique Alexandra Prieux, présidente d’Alcediag. « Il en est de même avec le cerveau. » Ces signaux, ou biomarqueurs, peuvent alors être captés par un test sanguin. Pendant dix ans, la société a réalisé des études afin de trouver les éléments différenciants entre les patients atteints de dépression et ceux atteints de trouble bipolaire. Pour ce faire, ils ont creusé du côté de l’ARN et d’un mécanisme précis : l’édition d’ARN. « Ce mécanisme physiologique arrive de façon normale chez tout le monde mais est altéré par certaines pathologies, comme les maladies psychiatriques », souligne la présidente de la start-up.

Alcediag l’assure : la fiabilité du test est supérieure à 80 %. « A part sur certaines études génétiques, il est rare d’avoir des tests fiables à 100 % », soutient Alexandra Prieux. S’il n’est donc pas impossible d’obtenir un faux positif, l’impact est à nuancer car il s’agit seulement d’un outil d’aide au diagnostic. Après envoi des résultats sous quatre semaines, il revient au médecin de faire le diagnostic final, notamment avec l’historique du patient et son histoire familiale.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Alcediag

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