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Un test épigénétique associé aux PSA pour dépister le cancer de la prostate ?
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Le dosage du PSA (prostate specific antigen) permet de suivre l’évolution d’un cancer de la prostate mais ne permet pas un dépistage en population générale. La valeur seuil de PSA communément admise de 3,0 ng/ml a une sensibilité de 59 % et une spécificité de 87 % pour la détection d’un cancer de la prostate. Il en résulte parfois un recours inutile à la biopsie chez certains patients présentant des tumeurs à évolution lente, mais aussi un sous diagnostic de certaines formes agressives qui expriment peu le PSA.
Il est actuellement admis que les modifications épigénétiques telles que la méthylation aberrante de l'ADN et l'acétylation des histones sont liées à l'apparition du cancer de la prostate. Les conformations tridimensionnelles de la chromatine (CC), qui font partie de l'architecture de régulation du génome, sont également de puissants régulateurs épigénétiques de l'expression des gènes et des phénotypes pathologiques cellulaires.
L’analyse épigénétique des signatures conformationnelles de la chromatine (SCC) représente le « graal » pour le dépistage du cancer. Une équipe britannique a récemment développé un test sanguin rapide et peu onéreux (Episwitch® PCa) basé sur l’identification de ces signatures et permettant la détection/stratification du risque du cancer de la prostate. Ce test a été combiné au dosage classique de PSA afin d’en augmenter la précision diagnostique.
Pour ce faire, des échantillons sanguins issus de deux cohortes ont été utilisés : 109 échantillons sanguins d’hommes inclus dans l’étude pilote de dépistage PROSTAGRAM et 38 échantillons sanguins d’hommes provenant de l'Imperial College NHS Trust (n=29 patients avec un diagnostic établi de cancer de la prostate et n=9 témoins négatifs). Tous les échantillons ont subi un dosage de PSA et ont été testés pour la présence de SCC dans les loci codant pour DAPK1, HSD3B2, SRD5A3, MMP1, et miRNA98 précédemment associés à un risque élevé de cancer de la prostate.
Le dosage de PSA seul avec un seuil à 3,0 ng/ml a montré une faible valeur prédictive positive (VPP) de 0,14 et une valeur prédictive négative (VPN) de 0,93. Le test Episwitch® seul a montré une VPP de 0,91 et une VPN de 0,32. La combinaison des tests PSA et Episwitch® a augmenté de manière significative la VPP à 0,81 tout en réduisant la VPN à 0,78. Fait intéressant, l’intégration du dosage de PSA en tant que variable continue (plutôt qu'un seuil dichotomisé à 3 ng/mL), avec EpiSwitch® dans un nouveau modèle de stratification multivarié (dénommé PSE pour Prostate Screening EpiSwitch test), a permis d’obtenir une VPP de 0,92 et une VPN de 0,94.
Précisons que la prévalence du cancer de la prostate dans cette cohorte mixte était de 34 %, ce qui correspond à la prévalence dans une population qu’on adresse habituellement pour imagerie/biopsie en cas de suspicion de cancer de la prostate. Ces résultats démontrent néanmoins que la combinaison d’un dosage classique de PSA à un test de détection de signatures conformationnelles de la chromatine spécifiques au cancer de la prostate permet d’améliorer de façon significative la VPP et la VPN pour la détection du cancer de la prostate.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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