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Les températures élevées ont un impact sur les causes de décès, y compris les décès par suicide
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La recherche du lien à court terme entre la mortalité (toutes causes confondues) et la température a fait l’objet de précédentes publications scientifiques : un excès de mortalité est documenté, à la fois pendant les périodes les plus froides, mais aussi pendant les périodes les plus chaudes, ce qui correspond à une relation en U.
Pour la première fois, des chercheurs et chercheuses de l’Inserm au sein de l’Institut pour l’avancée des biosciences à Grenoble ont pu étudier ce phénomène sur une période de près de 50 ans et classer les causes de décès selon leur sensibilité à la chaleur. Ils se sont appuyés sur le registre des causes médicales de décès de l’Inserm (CépiDc), qui dispose d’un recul permettant de remonter jusqu’à 1968. Au total, 24,4 millions de décès ont été enregistrés sur 49 ans, dont plus de 502 000 par suicide.
Les scientifiques ont croisé le nombre de décès survenant chaque jour dans chaque région avec les températures quotidiennes tout au long de la période d’observation. L’approche ne concerne que les liens à court terme entre température et mortalité, et s’affranchit des tendances à long terme dans la mortalité ainsi que des variations géographiques dans la mortalité. « Nous n’observons ici qu’une des toutes dernières étapes d’une longue et complexe chaîne causale multifactorielle menant au décès », explique Rémy Slama, responsable de l’étude et directeur de recherche à l’Inserm.
Quand on considérait tous les décès simultanément, le taux de mortalité était minimal quand la température était proche de 20°C, et croissait à la fois quand la température augmentait au-delà de 20°C ou diminuait en dessous de 20°C. Parmi les 22 causes de décès considérées, presque toutes suivaient cette relation en U déjà décrite dans le passé. La mortalité par suicide constituait une exception notable, avec une augmentation régulière avec la température, depuis les températures les plus basses jusqu’aux plus élevées. Parmi les 22 causes de décès considérées, le suicide se classait au septième rang en matière de sensibilité à la chaleur.
En ce qui concerne plus spécifiquement le lien entre chaleur et suicide, l’association la plus forte a été trouvée avec la température le jour du décès (plutôt que celle des jours précédents), c’est-à-dire qu’il s’agit d’une association à très court terme. Enfin, parmi les 10 causes de décès les plus fortement liées à la chaleur, au total, quatre impliquaient le système nerveux (troubles mentaux et comportementaux, maladies du système nerveux, maladies cérébrovasculaires et suicide). Ceci suggère une grande sensibilité du système nerveux aux températures élevées.
Le relativement long recul offert par les données du registre des causes de décès a aussi permis d’aborder la question de l’adaptation aux températures extrêmes. En découpant la période d’étude en trois, les scientifiques ont pu étudier si l’effet des températures variait entre ces périodes. Les effets de la température pour la mortalité toutes causes confondues et de la mortalité par suicide se sont atténués entre les périodes 1968-1984 et 1985-2000 : pour une même température, le risque de décès était moins élevé durant la période 1985-2000 que durant la période 1968-1984. Ceci était observé à la fois pour l’effet des températures chaudes au-dessus de 20°C, mais aussi pour les températures froides autour de 0°C. Aucune nouvelle atténuation n’a toutefois été constatée au cours de la période 2001-2016 par rapport à la période précédente (1985-2000).
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Médecine
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