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La technologie au service de la sécurité routière

Pour augmenter la sécurité des piétons lors d'un impact avec une voiture, deux types de solutions peuvent être intégrées aux véhicules : des mesures passives ou actives. Les systèmes passifs atténuent les effets de l'impact. Par exemple, en cas de collision avec une voiture, le piéton est généralement projeté contre le capot ou le pare-brise. Pour y remédier, les manufacturiers construisent des pare-chocs moins agressifs et des capots pouvant absorber un impact minimisant les effets sur le piéton tout en garantissant la sécurité des occupants du véhicule. En cas de choc, les essuie-glaces absorbent l'énergie. Cependant, ces mesures sont peu utiles sur les véhicules utilitaires sport. En cas de collision, le piéton est projeté au dessus du véhicule ou en dessous. Adoucir les angles de ces véhicules et abolir les grilles de brousse posées à l'avant des VUS améliorerait la situation. Les systèmes actifs ont comme fonction de prévenir de tels accidents. Les mesures actives sont plus sophistiquées et ne sont pas toutes encore sur le marché ou, quand elles le sont, c'est principalement à bord de véhicules luxueux. Par exemple, les détecteurs radar, à infrarouges, ou les amplificateurs de lumières permettent de repérer les obstacles sur la route et d'en avertir le conducteur ou (prochainement), lorsque couplés sur des systèmes automatisés, d'activer les freins. D'autres projets sont également sur la table.

Ainsi, Siemens VDO Automotive, compte commercialiser en 2007 un détecteur à fibres optiques intégré. En cas de collision avec un piéton un calculateur déclenchera un soulèvement du capot et modifiera son angle afin d'amortir l'impact. En Europe, les constructeurs se sont entendus pour intégrer des mesures passives dans leurs véhicules d'ici octobre 2005. Par la suite, des mesures plus innovatrices devront être mises de l'avant d'ici 2010. «Il est encourageant de voir que les manufacturiers se sentent désormais imputables de la sécurité des piétons, croit Pierre de Coninck, professeur agrégé à l'École de design industriel de l'Université de Montréal. Si la voiture peut accepter des améliorations, autant qu'elle le fasse». Par contre, il faut faire attention que les progrès technologiques ne déresponsabilisent les conducteurs. «Au même titre que les conducteurs de véhicules 4x4 trop confiants sont souvent les premiers à sortir de la route quand il neige, il ne faut pas que les conducteurs se sentent trop sûrs d'eux et négligent la sécurité des piétons en étant persuadés que leur voiture limitera les dégâts».

D'autre part, certaines mesures actives ont des limites importantes. «Même les systèmes de détections les plus sophistiqués ne peuvent rien faire quand un enfant surgit brusquement entre deux voitures stationnées», avance Martin Hétu, directeur circulation du groupe conseil Genivar et président de l'association québécoise du transport et des routes. Pour sa part, René Desaulnier, ingénieur à la sécurité des transports à la SAAQ, déplore que la plupart de ces systèmes soient uniquement disponibles dans les voitures de luxe. «Il faut que la technologie devienne aussi disponible dans les voiture de masse». «Il faut aller au-delà de la technologie», avance Carl Tremblay du service de la promotion de la sécurité à la SAAQ. Car le problème est humain. «Il faut avant tout respecter les règles de base». Ainsi, les rapports de police démontrent que les accidents sont régulièrement provoqués par des négligences de la part des piétons. Par exemple, celui-ci n'a pas respecté la signalisation ou encore il a surgi d'entre deux voitures stationnées. En fait, une collision sur deux avec un véhicule a lieu suite à une violation de la signalisation par le piéton.

Il ne faut pas toutefois blâmer uniquement les victimes. Les conducteurs ont également leurs torts. Plus de la moitié de ceux-ci ne respectent pas les limites de vitesses et le quart accélèrent au feu jaune. «Il faut donc sensibiliser la population, tant les piétons que les automobilistes, à se respecter mutuellement», conclut Carl Tremblay. Selon Martin Hétu, le comportement délinquant des piétons est en partie provoqué par le peu de considération qu'ils reçoivent. «Beaucoup de gens ne traversent pas aux endroits réservés car ça ne change rien. Ils ne se sentent pas réellement plus en sécurité à un passage réservé qu'ailleurs». Même si le piéton est prioritaire, selon les termes de la loi, les conducteurs n'hésitent pas à forcer le passage. L'éducation respective serait, selon lui, une partie de la solution. Il croit également qu'en plus d'intégrer des mesures de sécurité actives et passives dans les véhicules «il faut également faire en sorte que le piéton se sente respecté». Améliorer l'éclairage au dessus du passage piétonnier de façon à ce que le visage de la personne qui traverse soit éclairé, ou faire des avancées solides dans la chaussée qui conféraient une certaine sécurité au passage traversier sont des solutions à l'étude. «On commence à peine à se pencher sur la façon d'améliorer les infrastructures, la solution passe, en partie du moins, par là», conclue-t-il. La route est partagée, il faut donc que tous ses usagers se respectent. La technologie est sans aucun doute un outil, mais tant les piétons que les conducteurs doivent respecter certaines règles.

Cyberpresse

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