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Le système solaire ne compte plus désormais que 8 planètes !

Au terme d'un débat passionné de plusieurs semaines et d'un ultime rebondissement, l'assemblée générale de l'Union astronomique internationale, réunie à Prague, a finalement désavoué, le 24 août, ses commissions d'experts en retirant à Pluton son statut de planète et en ramenant ainsi à huit le nombre de planètes dans notre système solaire

A l'issue d'un vote historique à main levée, un millier d'astronomes venus du monde entier ont refusé un amendement capital de l'exécutif de l'UAI qui proposait de distinguer deux catégories de planètes : les "planètes classiques", au nombre immuable de huit, et les "planètes naines", dont le nombre ne cesse de s'accroître à mesure que la résolution des télescopes augmente.

Le résultat de ce vote est sans appel et a le mérite de la clarté : une planète naine - catégorie à laquelle appartiennent Pluton, mais aussi Cérès et la mystérieuse UB313 découverte il y a trois ans - ne peut être considérée comme une planète à part entière. Le Système solaire est donc désormais simplement composé des planètes Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune.

Pour l'UAI, les huit planètes historiques répondent aux conditions suivantes : elles orbitent autour du Soleil, ont "une masse suffisante pour que sa gravité l'emporte sur les forces de cohésion du corps solide et le maintienne en équilibre hydrostatique, sous une forme presque sphérique" et ont "éliminé tout corps susceptible de se déplacer sur une orbite proche".

En revanche, les planètes naines n'ont pas la gravité suffisante pour faire le vide autour d'elles. Cérès est ainsi noyée au milieu des milliers d'astéroïdes orbitant entre Mars et Jupiter. Pluton et UB313 naviguent dans une zone riche en débris cosmiques, la ceinture de Kuiper.

Le projet initial de la direction de l'UAI prévoyait d'élargir le système solaire à 12 planètes : les 8 "vraies" planètes, plus les trois naines, ainsi que Charon, qui reste cantonné dans son statut actuel de lune de Pluton.

Découverte par un astronome américain, Clyde Tombaugh, Pluton posait de nombreux problèmes à la communauté scientifique : elle est en effet très différente des autres corps du système solaire, qui sont rocheux (pour les plus proches du soleil) ou gazeux (pour les plus éloignés) et orbitent de manière circulaire autour de notre astre. Planète iconoclaste, Pluton est, elle, formée de glace et suit une orbite très longue et excentrée puisqu'elle met 247 années pour faire le tour du Soleil.

Si Pluton obtint son statut de planète, c'est parce qu'à l'époque de sa découverte, dans les années 1930, les astronomes la croyaient aussi grande que la Terre alors qu'elle est en réalité beaucoup plus petite et n'atteint même pas la taille de notre lune. Elle conservera néanmoins son statut de planète parce qu'elle resta longtemps le seul corps céleste connu parmi les objets qui gravitent dans la Ceinture de Kuiper, cette zone mystérieuse au-delà de Neptune où l'on trouve des milliers de comètes et objets planétaires.

Mais dans les années 1990, des télescopes plus puissants révélèrent la présence de nombreux corps célestes semblables à Pluton dans cette partie du système solaire. Enfin, en 2003, la découverte de UB313, astre légèrement plus grand que Pluton, dans la ceinture de Kuiper, porta le coup de grâce au statut de planète de Pluton.

Dernière précision de taille : cette nouvelle définition proposée par l'assemblée générale de l'UAI ne s'applique qu'au seul système solaire, et non aux nombreuses planètes extrasolaires (près de deux cents à ce jour) que l'on découvre régulièrement autour d'autres étoiles. Il y a donc fort à parier que ce débat sur la définition de ce qu'est exactement une planète n'a pas fini d'agiter la communauté scientifique.

Article @RTFlash

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