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Système immunitaire et maladies psychiatriques : le lien se confirme…

Des chercheurs de l'Inserm dirigés par Ryad Tamouza, immunologiste, et du Professeur Marion Leboyer, psychiatre, ont réalisé deux études qui remontent aux sources de notre code génétique et explorent le système HLA (groupe de gènes distinguant les cellules du soi et du non soi chez l’humain et impliqué dans l’activation du système immunitaire) pour mieux comprendre, de l’intérieur, l’origine et l’impact des désordres immunitaires dans les troubles du spectre autistique (TSA) et les troubles bipolaires.

La première étude, conduite auprès de 471 personnes autistes et 350 sujets témoins, a été publiée dans Scientific Reports le 16 mai 2018. La seconde, parue dans Acta Psychiatrica Scandinavica, a été conduite auprès de 475 patients atteints de troubles bipolaires et 195 témoins.

Toutes deux confirment le rôle clé de la réponse immunitaire dans ces deux troubles et constituent une étape majeure dans le développement d’une médecine de précision en psychiatrie. De nombreux travaux publiés ces dernières années suggèrent l’implication d’un dysfonctionnement de la réponse immunitaire dans les troubles psychiatriques.

Ces résultats s’appuient essentiellement sur des observations cliniques ou épidémiologiques. De très nombreuses études rapportent en effet la présence de marqueurs inflammatoires sanguins et cérébraux ainsi que la présence d’auto-anticorps, d’anomalies des cellules immunitaires, d’une dysbiose digestive ou encore de pathologies auto-immunes et/ou inflammatoires (diabète,…) chez ces patients.

Dans le prolongement de ces résultats, une équipe de la Fondation FondaMental (Inserm U955) s’est intéressée au système HLA (human leukocyte antigens) dans l’autisme et les troubles bipolaires, en raison de l’implication de ce sytème dans le contrôle de la réponse immunitaire, dans le développement d’un nombre élevé de pathologies immunitaires/auto-immunes et dans la mise en place de l’appareil synaptique.

Ces recherches ont permis d’identifier des combinaisons de gènes (haplotypes) associées à un plus grand risque de développer une forme grave de la maladie bipolaire, à la survenue de cycles rapides (plus de 4 épisodes par an), au risque de tendance suicidaire et à celui de débuter la maladie par un accès hypomaniaque ou par des symptômes psychotiques. Ces haplotypes sont déjà connus pour leur association avec la Sclérose en plaques et la maladie d’Alzheimer, deux pathologies neuro-inflammatoires. Ces travaux confortent l'hypothèse de l’implication de désordres immuno-inflammatoires en psychiatrie.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

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