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La supplémentation en vitamines et antioxydants a-t-elle une utilité réelle en matière de santé ?
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Voici une étude qui ne va pas manquer de relancer une controverse récurrente : selon des travaux réalisés par une équipe de recherche de la prestigieuse École de Médecine de l'Université John Hopkins à Baltimore, les vitamines et compléments alimentaires n'auraient aucun effet dans la prévention du déclin cognitif et des maladies cardio-vasculaires.
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont suivi une population de 6 000 hommes de plus de 65 ans, divisés en deux groupes. Le premier groupe d’hommes a pris, pendant 10 ans, des compléments alimentaires multivitaminés. L’autre groupe a pris pendant la même période des placebos. Résultat : les patients ayant pris des compléments n’ont eu aucun effet positif sur les capacités cognitives.
La deuxième étude a révélé l’inutilité de ces produits contre les maladies cardio-vasculaires. En effet, leur prise ne réduit pas le nombre de décès, d’accidents cardio-vasculaires (AVC) ou les récidives d’infarctus. Mais il y a pire : la consommation excessive de béta-carotène, une provitamine A pourrait même augmenter le risque de cancer du poumon chez les fumeurs !
Les chercheurs qui ont réalisé cette étude rappellent donc qu'il est beaucoup plus efficace, si l'on veut rester en bonne santé, d'adopter une alimentation saine et équilibrée et de pratiquer un exercice physique régulier, comme l'a d'ailleurs démontré la vaste étude épidémiologique européenne EPIC, portant sur une population de 520 000 personnes issues de 10 pays européens.
Mais en épidémiologie, rien n'est simple et il faut se garder de jeter le bébé avec l'eau du bain. Si la supplémentation vitaminée en antioxydants à un impact nul ou faible en matière cardio-vasculaire et cérébrale, il n'en va peut-être pas de même dans la prévention de certains cancers.
Une étude très sérieuse publiée en novembre 2012 pour le journal de l'association médicale américaine (Voir JAMA) montre en effet, après avoir suivi une population de 15 000 hommes âgés en moyenne de 64 ans pendant 11 ans, que la consommation quotidienne d'un cocktail multivitaminés permettait une réduction globale de 8 % du risque de cancer.
Par ailleurs, l'étude française SU.VI.MAX qui a suivi 13 000 personnes pendant huit ans a conclu, pour sa part, que la consommation quotidienne de compléments alimentaires contenant les vitamines A, C et E ainsi que du zinc et du sélénium entraînait une réduction de 31 % du risque global de cancer, mais uniquement chez les hommes.
On voit donc que la question de l'utilité préventive d'une prise régulière de compléments vitaminés et d'antioxydants est complexe et n'est pas encore tranchée. Il est probable que le niveau de protection apportée par ce type de supplémentation dépende de nombreux facteurs : le sexe mais également le mode de vie et le profil génétique spécifique notamment.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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