RTFlash

De la "Super-aspirine" avant une angioplastie : des milliers de morts évitées

Donner aux patients victimes d'un infarctus une dose de "superaspirine" avant de procéder à une angioplastie, cette intervention qui consiste à dilater une artère bouchée, plutôt que pendant, pourrait sauver chaque année des milliers de vies, selon les résultats d'une vaste étude internationale. Selon ces résultats présentés lors d'un congrès de la Société européenne de cardiologie, donner du Plavix à ces cardiaques dès leur arrivée aux urgences réduirait de moitié au moins le risque d'accident vasculaire cérébral, de récidive d'infarctus ou encore de décès dans le premier mois suivant l'angioplastie.

L'angioplastie, une technique qui consiste à introduire un cathéter muni d'un ballonnet dans une artère bouchée de manière à la dilater, concerne deux millions de personnes chaque année dans le monde. Les malades reçoivent couramment du Plavix, baptisé "superaspirine", molécule qui prévient la survenue de caillots sanguins de la même manière que l'aspirine, tout en étant plus efficace. Ce traitement est habituellement délivré durant l'intervention du fait du danger que représente l'introduction du tube pour la paroi de l'artère.

L'étude qui concerne 1.863 personnes ayant été victimes d'un infarctus a été conduite par le Dr Marc Sabatine de l'Université de Harvard affiliée à hôpital Brigham et des femmes de Boston. Selon les résultats, 6,3 % des personnes qui prennent 300 mg de Plavix au moment de l'angioplastie ont fait un infarctus, un accident vasculaire cérébral (AVC) ou sont morts d'une complication pendant le mois qui a suivi. Alors qu'ils n'étaient que 3,6 % quand le médicament était délivré avant l'intervention. "Rien que pour les morts et les infarctus, la diminution est de 30 %. Pour les patients, il est donc important de recevoir du Plavix le plus tôt possible pour optimiser le bénéfice du traitement avant l'intervention et après", a déclaré Marc Sabatine, qui présentait les travaux lors du Congrès. Selon les résultats, cette stratégie pourrait sauver un patient sur 23 atteint d'un infarctus, d'un AVC ou d'un problème cardiaque en général.

Le Dr Sydney Smith, chef du service de cardiologie de l'Université de Caroline du Nord à Chapel Hill, extérieur à la recherche, a jugé ces résultats très importants. "On sait maintenant qui si on pré-traite un patient, on obtiendra de meilleurs résultats", a déclaré Sydney Smith, par ailleurs porte-parole de l'association américaine du coeur. Toutefois, pour une petite minorité de malades, ce traitement présente des inconvénients. Il s'agit de patients auxquels les médecins avaient prescrit une angioplastie et qui ont finalement subi un pontage coronarien. Le cas est rare, mais si les patients ont reçu du Plavix avant que les médecins ne prescrivent une intervention de chirurgie, il faudrait alors que le patient attende cinq à sept jours avant d'être opéré, le temps que le médicament soit métabolisé par l'organisme, car le risque d'hémorragie est alors important.

AP

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top