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Suivi post-infarctus : résultats concluants avec la télésurveillance
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Selon une étude néerlandaise, la télésurveillance de la pression artérielle après un infarctus du myocarde via une application sur téléphone mobile s’avère aussi efficace qu’un suivi conventionnel en clinique.
Dans cette étude, le Docteur Roderick Treskes et ses collègues (Leiden University Medical Center, Leiden, Hollande) ont mis en place un système de suivi à distance s’appuyant sur quatre applications pour évaluer la tension artérielle, mais aussi le nombre de pas quotidiens, le poids et le rythme cardiaque par électrocardiogramme (ECG).
L’application mesurant la tension artérielle est associée à un brassard connecté au téléphone par Bluetooth. Le patient doit l’installer lui-même en haut du bras et activer le gonflage par l’application. Celle-ci affiche alors les chiffres de la pression artérielle, tout en les transmettant au dossier médical électronique du patient, accessible au personnel médical.
Les autres applications sont également reliées à des dispositifs. Le compteur de pas s’appuie sur une montre connectée, tandis que le poids est mesuré via une balance également connectée par Bluetooth. Le dispositif utilisé pour l’ECG fait, quant à lui, la taille d’une carte de crédit. Pour afficher et enregistrer un tracé ECG sur l’application, le patient doit apposer deux doigts de chaque main sur les deux électrodes de la carte.
L’étude a inclus 200 patients, en majorité des hommes (78 %), pour un suivi après un infarctus du myocarde (ST+ ou ST-). L’âge médian était de 60 ans. Ils ont été randomisés pour avoir pendant un an, soit un suivi à distance par le biais des applications, soit un suivi conventionnel comprenant quatre visites au centre hospitalier.
Dans le groupe « suivi à distance », deux téléconsultations par visioconférence ont été organisées à 1 mois et à 6 mois en plus de deux visites au centre à 3 mois et à 12 mois, qui comprenaient la réalisation d’une échocardiographie transthoracique. Chaque jour, les patients devaient lancer leurs applications pour mesurer les quatre paramètres.
Les résultats à un an montrent une absence de différence significative entre les deux groupes dans le contrôle de la pression artérielle. L’objectif tensionnel (PA<139/89 mmHg), critère principal d’évaluation de cette étude, est ainsi respecté pour 79 % des patients du groupe interventionnel, contre 76 % dans le groupe conventionnel (groupe contrôle).
La mortalité toutes causes confondues était de 2 % dans les deux groupes après un an de suivi. Au total, 20 réhospitalisations pour cause cardiaque non fatale ont été enregistrées sans différence significative entre les groupes (8 dans le groupe interventionnel et 12 dans le groupe contrôle).
La satisfaction générale est apparue similaire entre les deux groupes, avec 82,6 % des patients s’estimant satisfaits du suivi à distance, contre 82 % dans le groupe « suivi conventionnel ». Chez les patients suivis par télémédecine, 96 % ont aussi apprécié de pouvoir consulter les résultats en temps réel.
« L’utilisation de la technologie mobile dans le suivi des patients après un infarctus du myocarde n’améliore pas le contrôle de la pression artérielle, mais la mise en place de ce type de suivi électronique est réalisable et bien acceptée par les patients », commentent les auteurs. Cette technologie permet également un suivi ininterrompu.
Cet essai randomisé apporte de nouveaux arguments favorables à la télésurveillance qui, au final, pourrait être mieux adaptée à l’évolution clinique du patient, estime le cardiologue, qui souligne le caractère parfois informel des visites de consultations.
En raison du vieillissement de la population et des maladies chroniques en hausse, « les délais pour obtenir une consultation ont augmenté de 30 % entre 2014 et 2017 », rappelle le Docteur Bradley. Dans ce contexte, un modèle alternatif par télémédecine « pourrait éviter d’avoir à programmer de nombreuses visites ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Médecine
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