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Stocker l’énergie dans les océans
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Le groupe d’ingénierie Segula Technologies va lancer les études de conception et de réalisation de son démonstrateur baptisé Remora. Il s'agit d'une solution de stockage massif d’énergie en mer par air comprimé qui cible en priorité l’électricité produite par l’éolien flottant, mais pourrait s’adapter à d’autres renouvelables. C’est l’une des clés du développement des énergies renouvelables : le stockage est encore limité par les capacités actuelles des batteries et des systèmes hydrogène.
Dès 2015, le groupe d’ingénierie Segula Technologies a cherché à créer une alternative plus vertueuse au plan environnemental en lançant le projet Remora. Le principe : stocker l’énergie sous la mer grâce à l’air comprimé, et la restituer au réseau avec un rendement élevé, proche de 70 %. Un premier prototype terrestre, Odysea, a été lancé l’an dernier. « Il a permis de valider à échelle réduite le fonctionnement de Remora », indique David Guyomarc’h, responsable Recherche et Innovation de Segula Technologies. « Nous avons montré la faisabilité de la conversion énergétique entre le réseau électrique et des chambres de compression de l’air, ainsi que la réversibilité de cette conversion ».
Une étape décisive doit être franchie en 2022 avec le lancement des études de conception et de réalisation d’un premier démonstrateur marin. Baptisé SeaMac, il permettra d’adapter la technologie sur une puissance d’environ 100 kW, à comparer aux 15 MW que vise, à terme, le projet. « Tout autant que le système de conversion de l’énergie, l'innovation porte sur le stockage par des réservoirs sous-marins. Remora prévoit l’installation de structures en béton armé entre 70 et 200 m de profondeur, avec un équilibre des pressions entre l’intérieur et l’extérieur : une solution pour maîtriser les forces qui s’exerceront sur les parois, et donc optimiser les volumes de matériaux à mettre en œuvre », pointe Thibault Neu, chef de projet Remora au sein de Segula Technologies.
Le démonstrateur SeaMac doit être installé à 30 m de profondeur, avec des réservoirs béton d’une dizaine de mètres de côté. Son installation est attendue pour 2023 sur le site d’essais en mer du SEM-REV de l’Ecole centrale de Nantes, dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt Sea-Grid porté avec RTE, Enedis, le cluster des énergies marines Weamec, et les pôles de compétitivité S2E2 et PMBA. L’emplacement choisi présente l’avantage d’être connecté au réseau, pour permettre l’alimentation du démonstrateur.
Dans sa version finale, Remora a vocation à utiliser en priorité l’énergie produite par les éoliennes en mer. Le projet prévoit de regrouper les moyens de conversion au-dessus des réservoirs, sur une barge flottante, pour faciliter leur installation et leur maintenance. « La synergie avec l’éolien flottant est la plus évidente. Mais à terme, on peut imaginer d’utiliser les moyens de stockage sous-marins sans lien avec les modes de production : la configuration type de nos réservoirs prévoit un stockage de l’énergie sur six heures, ce qui correspond bien aux caractéristiques du solaire », précise David Guyomarc’h. Le projet Remora prévoit sur un site standard l’installation de 90 MWh de capacité, une puissance qui sera directement liée au nombre de réservoirs installés. Segula Technologies vise une mise en service du système à horizon 2027.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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