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La stimulation électrique d'une zone cérébrale profonde est une piste prometteuse pour soigner les troubles obsessionnels compulsifs
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Deux pour cent des Français souffrent de troubles obsessionnels compulsifs ou TOC, la quatrième pathologie psychiatrique. Obsédés par la propreté, l'ordre, la symétrie ou bien submergés par des doutes et des peurs irrationnels, les patients effectuent des rituels de rangement, de lavage ou de vérification qui peuvent durer chaque jour plusieurs heures. Aucune cause neurologique n'est identifiée, mais on s'accorde sur un dysfonctionnement de certaines régions profondes du cerveau. Dans les formes les plus graves, les traitements - thérapie comportementale et antidépresseurs - sont inefficaces et les patients sont confrontés à de grandes difficultés d'insertion sociale, professionnelle, voire familiale. L'équipe INSERM de Luc Mallet à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, a testé la technique dite de stimulation cérébrale profonde, déjà utilisée avec succès pour traiter les symptômes de la maladie de Parkinson, chez 16 patients atteints de TOC sévères et résistants à tout traitement. Les premiers résultats sont encourageants.
En 2002, en soignant des patients atteints de la maladie de Parkinson - qui se caractérise par des mouvements anormaux -, les neurobiologistes de l'INSERM ont constaté que la stimulation cérébrale profonde réduisait les troubles obsessionnels dont souffraient par ailleurs certains des malades. La technique consiste à implanter deux électrodes dans une région cérébrale bien identifiée et à les relier à un stimulateur implanté sous la peau ; ce dernier délivre un courant électrique qui module l'activité électrique des neurones. Tout se passe dans les noyaux dits sous-thalamiques. Selon la localisation des électrodes dans ces noyaux, les neurobiologistes ont constaté qu'ils peuvent modifier le comportement moteur, social ou affectif du patient.
Parmi les 16 patients souffrant de TOC graves et recrutés dans dix centres hospitaliers universitaires français, huit ont eu trois mois de stimulation électrique active, puis trois mois de placebo ; les huit autres patients ont été traités par un protocole inverse. Le traitement s'est révélé efficace dans sept cas sur dix, les symptômes étant diminués de plus de 25 pour cent. Grâce à ce traitement, 60 pour cent des sujets ont retrouvé une vie familiale et professionnelle quasi normale. Divers réglages (l'intensité des stimulations et la position des électrodes par exemple) sont encore nécessaires, d'autant que l'opération neurochirurgicale a parfois des effets secondaires délétères. Il ne s'agit que d'une toute première tentative, mais elle a permis à des personnes que leur maladie coupait du monde de se réinsérer dans la société.
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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