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La stimulation du cerveau par ultrasons : nouvelle arme contre la démence ?
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Face au vieillissement inexorable de nos sociétés, la prise en charge et la prévention des différents types de démence sont devenues l'un des grands défis scientifiques et médicaux de ces 20 prochaines années. Des chercheurs de de l’Université de Tohoku, à Sendaï (capitale de la Préfecture de Miyagi, dans le Nord du Japon) ont expérimenté une technique d’échographie appliquée au cerveau, qui pourrait améliorer le traitement des patients atteints de démence.
En effet, selon ces données présentées dans la revue Brain Stimulation, les ondes ultrasonores appliquées au cerveau entier améliorent le dysfonctionnement cognitif. La démonstration est apportée ici chez l’animal, modèle de certains types de démence dont la démence vasculaire.
L'équipe, dirigée par le cardiologue Hiroaki Shimokawa, montre que l'application d'ultrasons pulsés de faible intensité (LIPUS) au cerveau entier de souris modèles de démence vasculaire et de maladie d'Alzheimer améliore la formation des vaisseaux sanguins (angiogenèse) et la régénération des cellules nerveuses (neurogenèse) sans effets secondaires évidents. Les scientifiques japonais font l’hypothèse que ce type de thérapie pourrait également bénéficier aux humains.
La thérapie LIPUS est une physiothérapie non invasive qui pourrait être appliquée aux patients âgés à risque élevé de démence de manière non invasive, de façon répétée pour prévenir la progression du déclin cognitif.
Alors que la démence affecte environ 50 millions de personnes dans le monde, qu’il n'existe actuellement aucun traitement curatif disponible pour la démence vasculaire ou la maladie d'Alzheimer, l’option est à étudier de près : les cellules qui tapissent les vaisseaux sanguins du cerveau sont serrées, formant une barrière hémato-encéphalique qui empêche les grosses molécules de pénétrer dans le tissu cérébral. Cela limite le champ des thérapies pharmacologiques et cellulaires possibles pour traiter la démence.
Une confirmation plus globale de précédents résultats : de précédentes études, de la même équipe, avaient montré l’efficacité de LIPUS sur la formation des vaisseaux sanguins chez des porcs atteints d'ischémie myocardique, une maladie caractérisée par une réduction du flux sanguin vers le cœur. D'autres sur la production de protéines impliquées dans la survie et la croissance des cellules nerveuses, ainsi que sur la régénération nerveuse. Cibler LIPUS sur l'hippocampe, la zone impliquée dans la mémoire, permet également d’améliorer la démence chez les souris…
Cette étude montre que la thérapie LIPUS s’avère efficace pour traiter des modèles murins de démence et permet d'obtenir une légère inversion de la déficience cognitive chez les souris modèles de démence vasculaire et de maladie d'Alzheimer lorsque LIPUS est appliquée à l'ensemble du cerveau 3 fois par jour sur des séances de 20 minutes. Ces travaux montrent également qu'au niveau moléculaire, les gènes liés aux cellules épithéliales sont réactivés…
Cette étude apporte donc la première preuve expérimentale d’efficacité de la thérapie LIPUS appliquée au cerveau entier à réduire nettement les dysfonctionnements cognitifs sans effets secondaires graves.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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