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Le sport protège contre le cancer

Activité physique régulière et sport seraient protecteurs contre le cancer du côlon et le cancer du sein, selon les résultats d'une étude européenne baptisée Epic. Elle a été présentée le 22 juin à Paris dans le cadre d'Eurocancer. Le surpoids et surtout l'obésité contribueraient en revanche à leur excès de survenue. Un message à prendre en compte alors que le cancer du sein frappe aujourd'hui en France 40 000 femmes tous les ans, celui du côlon dépasse 33 000 cas. On savait depuis longtemps que le surpoids et la sédentarité étaient de grands pourvoyeurs de maladies cardio-vasculaires et de diabète. Mais la démonstration de leurs effets négatifs et promoteurs de cancer est une notion beaucoup plus nouvelle.

Après presque sept ans de recul de l'enquête Epic, les réductions de risque sont considérables, de l'ordre de 34 % pour les cancers du côlon, aussi bien chez les hommes que chez les femmes qui se dépensent en faisant du sport ou de l'exercice à la maison (ménage, jardinage) ou au cours de leur activité professionnelle. «En recherche épidémiologique, il est rare de trouver des taux aussi importants», se réjouit le docteur Christine Friedenreich, du Centre international de recherches sur le cancer (CICR). «Les plus actifs produisant un effort vigoureux de deux à trois heures par jour ont une diminution de 20 % du cancer colique, les modérément actifs une baisse de 14 %. Ces résultats sont de surcroît indépendants du type d'alimentation et de la corpulence.» D'autres analyses montrent en revanche que les individus en surpoids avec indice de masse corporelle élevé ou IMC (le rapport du poids sur la taille au carré) associé à une adiposité centrale (graisse en excès sur le ventre) ont plus d'adénome et plus de cancers du côlon. Une augmentation qui va de 50 à 100 %, tout particulièrement chez les hommes.

Pour le cancer du sein, la diminution de risque liée à l'activité physique est moindre, autour de 20 %, du moins chez les femmes après la ménopause qui continuent à se dépenser très régulièrement. Autre constatation, l'excès de poids est associé au cancer du sein, du moins chez les femmes qui ne prennent pas de traitement hormonal substitutif à l'occasion de la ménopause. «Les femmes qui prennent plus de 15 kilos entre l'âge de 20 et de 50 ans ont un surrisque de 50 %», estime le docteur Lahmann qui plaide pour une activité physique très régulière, au moins cinq fois par semaine, d'au moins 30 à 45 minutes (marche rapide, vélo, montée des escaliers à pied) et pour un IMC inférieur à 25. «Il faut encourager l'activité physique à tout âge. Il faut surtout que les politiques en prennent conscience et agissent en conséquence, à tous les niveaux (pistes cyclables, piscines, équipements sportifs», }ajoute le docteur Friedenreich.

Pour expliquer ces résultats, les chercheurs formulent pour l'heure des hypothèses. «La durée du transit intestinal est plus courte quand on se dépense, diminuant d'autant le temps de contact avec certains carcinogènes alimentaires», suggère le docteur Friedenreich pour expliquer la réduction du pourcentage de cancer du côlon. L'activité physique participe également à la réduction de l'excès de poids. Or inactivité et surpoids provoquent une cascade de réactions hormonales complexes pouvant être à l'origine des phénomènes de cancérisation au niveau du sein.

«Grâce à cette étude Epic et à d'autres grandes études prospectives, nous avons pu corréler les résultats à l'étude des modes de vie avant même l'apparition des différents cancers et montré qu'il existe bel et bien un lien», tient à souligner le docteur Elio Riboli, responsable de l'unité nutrition et hormones au Circ. «On découvre que les êtres humains, après des dizaines de milliers d'années de sélection génétique, sont faits pour bouger, pour courir, pour se dépenser.» Nouveauté ou redécouverte, une chose est sûre, il faut bouger.

Figaro

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