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Des souris et des hommes !
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En injectant des cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) dans le cerveau de foetus de souris, des chercheurs ont obtenu des souris possédant quelques cellules humaines dans leur cerveau. Loin de créer un rongeur à l'intelligence supérieure, cette expérience dirigée par Fred Gage, du Salk Institute, permet de démontrer que les CSEh deviennent bien des neurones fonctionnels. Cela pourrait aussi déboucher sur la création de nouveaux modèles animaux pour étudier des maladies neurologiques et tester des traitements.
L'équipe de Fred Gage et Kinichi Nakashima a injecté 100.000 CSEh dans le cerveau de foetus de souris de 14 jours. Selon les chercheurs, qui publient leurs résultats dans les PNAS, une centaine de cellules a survécu et s'est intégrée dans le cerveau des rongeurs (qui en compte au moins 80 millions). Fait notable : ces cellules souches se sont transformées en neurones de la taille de ceux des souris, plus petits que les neurones humains, et se sont intégrés à leur environnement. Les chercheurs ont pu suivre le devenir des CSEh grâce à un marqueur fluorescent.
Savoir que des cellules souches deviennent des neurones fonctionnels est essentiel dans la perspective de futur traitement à base de CSE chez l'homme. A plus court terme ces souris au cerveau légèrement humanisé pourraient servir de modèle aux maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson.
Ce type de travaux consistant à mélanger des cellules humaines et animales dans les recherches sur les cellules souches et le clonage suscite toutefois des craintes sur le plan éthique. Après tout, les souris sont à 97,5 % identiques génétiquement à l'homme. "La crainte est que si on les humanise trop on risque de franchir une certaine limite", note Davis Magnus, directeur du Centre médical de Stanford pour l'éthique biomédicale. "Mais je pense que c'est loin d'être le cas avec cette étude", ajoute-t-il.
M. Gage explique que ses recherches publiées dans la revue "Proceedings of the National Academy of Sciences" visent à surmonter un obstacle technique majeur en matière de recherche sur les cellule souches: A quel moment exactement devrait-on injecter les cellules à un patient? Aucun humain connu n'a jamais reçu d'injection de cellules souches embryonnaires car on sait trop peu de choses sur la manière dont ces cellules "mûriraient" dans l'organisme. M. Gage souligne que pour l'instant ses recherches sont davantage destinées à comprendre la maladie qu'à trouver un traitement. Les spécialistes affirment que le seul moyen de faire progresser la science dans le domaine des cellules souches est de mélanger des cellules humaines et animales, car il est trop risqué à ce stade de mener des expérimentations sur l'homme. "Des expérimentations doivent être faites, ce qui signifie injecter des cellules humaines dans des cellules non humaines", souligne le Dr. Evan Snyder, un chercheur de l'Institut Burnham à San Diego.
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