RTFlash

Sony veut sa part du gâteau numérique face à Apple et Microsoft

Sony veut trouver un moyen de facturer les échanges de musiques et autres contenus entre particuliers sur l'internet, plutôt que de les interdire, selon son président Nobuyuki Idei. "Nous devons trouver un moyen d'encaisser de l'argent (lorsque deux internautes s'échangent des contenus)", a déclaré ce week-end M. Idei lors d'une rencontre avec la presse. "Il ne faut pas interdire à quelqu'un de passer une musique à un ami, c'est tout naturel. Mais il faut pouvoir récupérer de l'argent à chaque transfert (...). Nous sommes en train d'essayer de développer un système qui le permettra", a-t-il précisé.

Les systèmes d'échanges de musiques ou vidéos d'ordinateur à ordinateur (de pair à pair, selon le jargon informatique), tels que Kazaa, permettent aux internautes de distribuer des milliers de fichiers sans que les ayant-droits soient rétribués. Pour le moment, il existe des sites de vente de musique en ligne payants (iTunes MusicStore d'Apple, Fnac, etc.), mais aucun moyen pour prélever une commission sur les échanges de musiques ou vidéos numérisées entre internautes.

Pour le PDG de Sony, les contrevenants doivent être punis car "il n'est pas admissible de voler de la musique, c'est comme dérober une bouteille dans un rayon, c'est illégal", mais il faut dans le même temps faire en sorte de rendre les échanges légaux en trouvant un moyen de faire payer les internautes. Une fois ce système mis en oeuvre, "il faudra encourager les échanges", a poursuivi M. Idei.

Un tel système exige la création d'un outil de gestion des droits numériques (souvent appelé DRM, acronyme de Digital Rights Management) rendant les fichiers --musiques ou vidéos-- inutilisables tant que l'internaute n'a pas payé pour obtenir une clef de déverrouillage. Sony prône le développement et l'adoption par tous les acteurs de la chaîne (éditeurs, distributeurs...) d'outils communs. C'est dans ce but qu'a été annoncée le 4 octobre 2004 la création du Consortium Coral auquel appartiennent, outre Sony, Hewlett Packard, Intertrust Technologies Corporation, Philips Electronics, Panasonic (Matsushita Electric Industrial), Samsung, Twentieth Century Fox Film.

Rappelons qu'il y a quelques semaines, au Midem de Cannes, Sony, Philips, Samsung et Matsushita (Panasonic) ont annoncé leur volonté de soutenir la solution de gestion des droits numériques (DRM) Marlin d'InterTrust. Totalement distincte de la technologie WindowsMedia de Microsoft ou de FairPlay d'Apple, "Marlin" devrait en outre devenir un logiciel open source dès l'été 2005 afin d'accélérer son adoption par les éditeurs de contenus musicaux et sera également compatible avec Coral, une première initiative réunissant Philips et Sony. Face à la domination d'Apple, qui vient de franchir le seuil des 250 millions de fichiers vendus par son iTunes Music Store, et à la contre offensive de Microsoft qui place ses technologies Windows Media sur PC, smartphones et baladeurs, on peut néanmoins douter de la capacité de Marlin à imposer son propre format de DRM.

Article @RTFlash

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

    Recommander cet article :

    back-to-top